Extrait du journal
L’agence Havas nous communique une autre ' i note démentant que le gouvernement français ait, comme on l’avait annoncé, l’intention de demander, demain ou après-demain, aux Chambres un crédit supplémentaire de 10 mil lions en vue d’une intervention éventuelle en • Egypte. Ce démenti nous paraît difficilement conciliable avec les informations de la dépêche do Vienne que nous venons de citer. Si, comme on est fondé à le conclure des informations de l’agence Havas, une expédition française en Egypte est imminente, le gouvernement ne. pourra se dispenser de demander au Parle ment des crédits pour en couvrir les frais. Le démenti de l’agence Havas ne saurait donc porter que sur la date indiquée pour la demande des crédits, qui peut-être était prématurée. Notre correspondant de Londres nous signale les discours qui ont été prononcés hier au ban quet du Cpbden-Club. On remarquera surtout, dans sa dépêche, les déclarations très formelles que lord Kimberley, ministre des colonies, a faites relativement à la question de Suez. Le noble lord, dont les paroles avaient d’autant. plus de poids qu’il sortait du conseil au moment où il les prononçait, a déclaré que, malgré ses sentiments pacifiques et sa déférence pour les conseils de l’Europe, le gouvernement anglais • n’abandonnerait pas la sécurité et la liberté du canal au hasard, et ne faillirait pas à la dé- , fense des intérêts britanniques en Orient. Une lettre et un télégramme de notre corresdant de Londres rendent compte d’une séance de la Chambre des communes qui restera lé gendaire, même dans un pays où l’obstructionisme figure au, premier rang des artifices usuels de la tactique parlementaire. La discus-. sion du bill présenté par lo gouvernement dans le but de prévenir les crimes politiques et agraires en Irlande a commencé vendredi, à deux heures, et, grâce aux procédés dilatoires mis en œuvre par les députés irlandais, s’est prolongée, sans interruption aucune, jusqu’à samedi soir à. dix heures. Cet abus de la lactique obstructioniste exer-. cera peut-être une‘influence favorable sur le sort de la proposition qui a été faite de modifier le règlement de la Chambre en attribuant au speaker le droit de prononcer la clôture. En 4’absence de tout moyen légal de mettre fin à ce débat, les députés ont dû se relayer, de six en six heures, afin de présenter sur les bancs un effectif suffisant pour faire échec aux parnellistes et aux home rulers, qui ne se lassaient pas de déposer des amendements et de les ap puyer par d’interminables discours. Enfin, la fatigue s’est emparée des plus déterminés, et cette fabuleuse séance a été levée après avoir duré trente-deux heures. : — + ; DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES Des correspondants particuliers du Temps...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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