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Le Temps, 4 août 1881

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Le Temps
4 août 1881


Extrait du journal

. mura tristement Camilla en regardant le jeune officier, qui regardait lui-même d’un tout autre côté. — Mais au contraire, vos bontés pour moi ont été inépuisables ! répliqua Hilary. Jamais je ne les oublierai, et les jours que j’ai passés ici resteront les plus heureux de ma vie... Sur ces mots, Camilla se détourna pour cacher les larmes qui montaient à ses yeux. Quant à Claudia, elle n’avait rien à dissimuler, si ce n’est peut-être un petit sourire. — Reviendrez - vous jamais? demanda-t-elle. Penserez-vous encore à nous dans les batailles et les ivresses de la gloire ? — Comment me serait-il possible de ne pas gar der le plus tendre souvenir de vos soins dévoués, de vos attentions délicates, — et de la vie même que vous m’avez sauvée. Car vous m’avez sauvé la vie, et vous me trouverez toujours prêt à la don ner pour vous !... C’est à Claudia que s’adressaient ces paroles et elles ne furent pas perdues pour Camilla. La pau vre enfant en eut le cœur percé. C’était elle, pour tant, qui avait sauvé cette vie précieuse. Sa sœur n’allait-elle pas le déclarer ?... Dans l’amertume de son cœur, elle se sentit incapable de supporter plus longtemps une telle injustice, et, ramassant son ouvrage, se disposa à partir. — Chérie, dit-elle à Claudia, je ne trouve plus mon poinçon d’argent. Et je déteste l’acier qui rem plit ma broderie de rouille... Vous savez comme là rouille est chose dangereuse, n’est-ce pas, Clau dia?... Et sur cette innocente malice elle se retira. — Je ne sais ce que peut avoir aujourd’hui Ca milla, dit sa sœur, je ne l’ai jamais vue ainsi. — Qu’importe ? s’écria impétueusement Hilary. Les dieux me protègent puisqu’ils m’accordent en fin l’occasion de vous dire ce que je cherche de puis si longtemps â vous avouer!... — A moi, senor ? fit la Jeune fille en rougissant. — A vous que j’aime plus que tout au monde ! reprit-il en tombant à ses genoux et en s’emparant de la petite main qu’elle avait placée sur sou cœur, comme sous l’empire d’une vive émotion. Il cherchait dans ses yeux la réponse tant at tendue; il pressait déjà dans ses bras une taille souple comme un roseau... Ma(s elle se dégagoa d’uu mouvement vif et proste, et se prit & pleurer....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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