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Le Temps, 4 juillet 1928

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Le Temps
4 juillet 1928


Extrait du journal

LA. CONSPIRATION DE L’AVENIR Le juge de paix et le contrôleur des contribu tions directes sont les deux seuls exemplaires de i*,juge unique » dont aient daigné nous pourvoir les justes lois. Encore n’est-on conduit chez le Juge do paix que par faute, tandis qu’on est tenu fie comparaître devant le contrôleur des contri butions pour se justifier d’avoir gagné sa vie. Aussi1 le contrôleur n’est-il pas comme le juge de paix limité dans sa capacité: il a droit de regard sur toute votre activité et toute votre fortune pfin d’en mieux retenir une partie. S’il lui plaît fie. serrer le garrot et, par exemple, de ne pas âdgifcttre le montant des déductions que vous opéfçz sur vos revenus pour « frais d’exercice pro fessionnel », il peut augmenter à sa convenance |,e taux de la dîme. Son pouvoir discrétionnaire est donc infini. Ainsi l’ont déterminé les lois nou velles qui livrent le contribuable à la merci d’un nouveau prince. ' Toutefois, autant par indifférence que par souci de justice (vieux souvenir des Droits de I’homroé) le contrôleur n’abuse pas de son autorité décisive et il consent à accepter les déclarations qu’on lui fait sous serment. Ne parlons donc de lui qu’avec une sage prudence et une gratitude attendrie. Sa corporation mérite tous les égards comme celle des médecins qui ont sur nous quelques petits moyens d’action... Jouissant du privilège démo cratique de pouvoir imposer qui bon lui semble, le contrôle des contributions no s’en sert d’ail leurs qu’avec discrétion et n’inscrit sur ses listes de suspects qu’un nombre relativement, minime de Français : 1,866,000 (sur 40 millions) n’ayant en 1926 qu’un revenu supérieur à 6,000 ou 7,000 francs., non compris les abattements pour charges de famille, ce qui fait un revenu moyen de 12,000 à 15,000 francs. Ce juge unique, l’Etat lui fait toute confiance pour remplir ses caisses^ et le contribuable^ pour...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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