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Le Temps, 4 juin 1905

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Le Temps
4 juin 1905


Extrait du journal

Elle porta le thé à sa jeune maîtresse. Debout devant la fenêtre, une lettre à la main, Marthe Biennal était radieuse; la lumière du matin n’a vait jamais caressé plus joli visage rosé par l’émotion, corps plus souple et plus frais molle ment enveloppé dans le léger peignoir de laine blanche; la fiancée était la vivante image de la . jeunesse ravie au seuil de l’existence. Ses yeux humides et brillants se levèrent et ses lèvres sourirent. — Miette, Miette 1 Sais-tu que le jour de mon mariage est fixé ? Plus que vingt-trois jours I Dans son ivresse, elle prit la jeune paysanne par les coudes et la fit tournoyer autour de la chambre. . Quand elles s’arrêtèrent: — Suis-je enfant! s’écria-t-elle. C’est que c’est si bon, le bonheur ! Le cœür de Miette bondit dans sa poitrine. Où était-il, en ce vaste monde, le coin où elle trouverait sa petite part de bonheur, à elle, de ce bonheur qui est si bon? Elle revit l’inconnu. II dit son histoire. Frédé ric, enfant trouvé, gagnait sa vie dans un cir que. Les débuts furent durs. A présent, il était premier sujet, présenté sur l’affiche sous le nom de Fédor, gymnaste russe. Chaque « nu méro » sensationnel lui était bien payé, car on risque ses os aux virtuosités qu’il avait atteintes. Mais le milieu où il vivait, monde de*saltimbanques et de jouisseurs de bas étage, répugnait à sa saine et vigoureuse nature: il rêvait de re tourner au pays du Dauphiné, de redevenir paysan comme il le fut en sa petite enfance, comme il l’était resté dans les moelles, de re trouver son brave père nourricier et de le soi gner dans sa vieillesse. Miette aussi ayait la nostalgie de la monta gne, du val tranquille à l’herbe drue. Ces deux déracinés du sol natal se comprirent. A se raconter d’amères expériences, ils se plaignirent, s’attendrirent l’un sur l’autre. Puis l’amour vint... • Ils avaient de longs silences., assis l’un nrès ....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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