Extrait du journal

tours affolés, les unifiés en état de vagabondage ont envahi la salle de bonne heure et se sont carrément installés sur les bancs d’extrême gauche apparie-: rant en droit à des radicaux. Lorsque les titulaires sont arrivés, les occupants sans titre ont refusé de se déranger et chacun d’eux a répondu fièrement : # J’y suis, j’y reste. » C’est ce qu’on appelle une re prise individuelle. Adversaires par principe du droit do propriété» ces collectivistes et « cégétistes » n’étaient pas hom mes à s’embarrasser dé scrupules bourgeois à pro pos de la propriété d’une banquette..Ils s’assoiënt où il leur plaît, par la volonté du peuple, et ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à s’aller coucher. On en verra bien d’autres lorsque viendra le grand soir, qui sera autrement passionnant qu’une vul gaire séance de nuit. Le seul moyen de résistance possible eût consisté à appeler la garde, comme pour expulser'un député censuré et récalcitrant. Maïs l’apparition des uniformes dans une enceinte parlementaire jette toujours un froid. Le président a reculé même devant cette opération de police un peu anodine. Les radicaux sont expropriés. En ce qui concerne leurs bancs du Palais-Bourbon, la ré volution est faite. Ce n’est pas eux assurément qui opposeraient une résistance plus efficace à une autre révolution plus générale et plus grave....