Extrait du journal
dans-son rayon un salutaire déblayage. A-la tête d’une brigade d’agents, il arrêta en une nuit cent trente et quelques individus dormant sur les bancs du boulevard. Trois jours après il voulut jouir du spectacle de la voie purgée de vagabonds par son zèle : sur les mêmes bancs, aux mêmes places, dormaient paisiblement les cent trente vagabonds arrêtés par lui ; à peine èn manquait-il deux ou trois... . Et ce résultat était inévitable. Après un rapide interrogatoire d’identité, le petit parquet ne peut que rejeter sur le pavé tout ce qui n’est pas reconnu comme malfaiteur ou repris de jus tice. Il aurait trop de besogne s’il lui fallait re tenir le troupeau entier des désœuvrés et des incapables! Joseph Dubois, cantonnier, fut appelé après Freman. 1 — Voilà, monsieur le juge, fit Dubois, évi demment très flatté de sa dignité, de témoin, et écoutant le son de sa voix avec une complai sance marquée. Voilà! Il pouvait bien être sept heures — mon second mètre de cailloux allait être achevé, ainsi!... Je me trouvais à un kilo mètre de Bagneux, un peu plus, un peu moins... quand un monsieur d’une quarantaine d’an nées, un étranger au pays, et je dirai même un étranger tout à f ait d’après son accent, me demanda de lui indiquer une auberge... — Comment était-il vêtu? — Comme un monsieur cossu. On en voit à Bagneux le dimanche de toute sorte, et on peut comparer. Celui-ci est un bourgeois qui a de quoi, je le garantis. — Bon. Et alors? . ■— Je lui indiquai la maison de la mère Bi net, une brave femme qui mérite qu’on lui don ne un coup d’épaule à l’occasion, et qui vous a un petit vin... ■—Bien, bien. Passons. ‘— Si vous voulez, monsieur le juge. Mais moi je vous dirai que lorsqu’on casse des pier res on a soif, et que lorsqu’un monsieur cossu demande un renseignement à un cantonnier, il pourrait sans se ruiner lui payer pour sa peine un petit verre... — Croyez-vous que cet étranger se rendit chez la mère Binet? — J’en suis sûr. Mon travail fini, je passai devant la maison et je le vis par la fenêtre atta blé devant son dîner. — Quelle heure était-il alors? — Il devait être vers les huit hêureA, Après Joseph Dubois, Mme Binet comparaît. » Vous avez eu lundi dernier four client un......
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - darsay
- roosevelt
- briand
- fustel de coulanges
- luchaire
- schiemann
- riou
- tiercelin
- monis
- antheaume
- france
- paris
- toulon
- bagneux
- brest
- athènes
- maroc
- lucile
- lyon
- bias
- sénat
- 1c
- lycée de lyon
- faculté des lettres
- sorbonne