Extrait du journal
S poussière des tentures clouées, à la célébration bâtée du mariage de l’employé, mariage modeste et de prix doux, qu’un vicaire expédia dans l’om bre, éclairée de reflets de vitraux, d’un des petits autels du pourtour. La belle-mère ressemblait plus à une concierge qu’à une comtesse ; sa noblesse devait être Du Four ou Du Parc ou Du Mont, comme celle de son gendre était Du Val. Dans la sacristie, on eut à peine le temps de faire à la mariée les salutations d’usage et de signer au registre, car un terrible bedeau, avec le sans-gêne d’un gardien de musée à l’heure de la fermeture, poussait dehors cette noce de gens de rien pour faire place libre au grand mariage attendu, dont le suisse en grande tenue de chamarrures, hallebarde au poing, épée au côté, guettait déjà l’arrivée à la porte de l’é glise. Les Du Val partis dans deux fiacres, mécontents d’avoir été si vite mariés, l’employé en gants jau nes resta, le cœur serré par un pressentiment, mêlé aux groupes du dehors, gens du quartier, femmes de ménage, petites ouvrières qu’arrêtait au passagé la curiosité de voir une belle mariée, et lorsque la file d’équipages apparut enfin, con tournant la place, il reconnut de loin le cocher et le valet de pied, qui se tenaient, raides et poudrés, sur le siège de la première voiture, avec de petits bouquets blancs à la boutonnière. Quand elle descendit, soutenue par son père, po sant sa mule de satin sur le tapis moelleux, il eut la vision d’un visage pâle, mais souriant, sous la transparente blancheur du voile, et il ferma les yeux avec l’impression d’un dormeur conscient du prochain réveil et qui voudrait retenir encore le rêve charmant tout près de s’envoler. Lorsqu’il re garda de nouveau, elle avait monté déjà la moitié des marches ; sa longue traîne de satin et de den telles s’étageait sur les degrés, comme pour tenir à distance, loin derrière elle, le jeune homme blond qui la suivait. Puis chaque voiture vint tour à tour déposer sur le tapis les groupes aristocratiques de parents ou d’invités. Les toilettes somptueuses, dont la ri chesse d’étoffeg, de dentelles, et de bijoux, inspirait aux petites ouvrières d’envieuses et exclamatives admirations, mêlaient, en nuances tendres et clai...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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