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Le Temps, 5 septembre 1870

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Le Temps
5 septembre 1870


Extrait du journal

,j Lobées, 30 a'ojLn. Les puissances neutres ont résBnrrîTrissue de la première bataille, de faire aux puissances belligérantes la proposition d’un Congrès qui serait convoqué à Berlin. La Russie a promis d’obtenir que la Prusse accédât à cette invi tation. DÉCHÉANCE Les nouvelles communiquées dans la nuit par le gouvernement à la Chambre n’ont pas besoin d’être commentées, mais elles impliquent des conséquences qu’il est urgent de dégager. Celui qui a dit un jour que la France « ne périrait pas dans sa main, » a con duit la France au bord de l’abîme. L’empereur est prisonnier des Prus siens. Il est à la discrétion de l’ennemi. Le désastre de l’empire est complet, absolu, irrémédiable. Il faut séparer la France de l’empire, il le faut pour le salut public et pour la satisfaction de la conscience publique, et il faut aussi que la séparation soit opérée sans trou ble, s’il est possible : cela dépend de la Chambre. La Chambre eût dû aviser le jour mê me où elle est rentrée en session. Nous disons plus : dès nos premiers revers, la dynastie eût dû s’effacer d’elle-même, si elle eût eu le moindre sentiment de ce qu’elle devait à la France, et de ce qu’elle avait à se faire pardonner. La Chambre ne peut plus différer au jourd’hui ce qu’elle eût dû faire il y a trois semaines. Elle doit, sur l’heure, éliminer la dynastie dont la fatalité est de livrer la France à l'invasion, et dont la sinistre étoile a voulu, cette fois encore, resterattachée à notre armée, jus qu’à la consommation d’un désastre qui surpasse en douleurs les catastrophes mêmes du premier empire. La déchéance et uu pouvoir exécutif honnête, ferme, résolu, digue de la con fiance de la nation, et qui ne se préoc cupe que de la nation, voilà ce que les. circonstances réclament avant tout, voilà ce que la Chambre a le devoir de nous donner, si elle ne veut pas grossir d’éventualités redoutables la somme connue de nos malheurs. A. NEFFTZER. Trois heures. — Le bruit se ré pand que la Chambre a proclamé la République, à la majorité de cent quatrevingts voix contre-douze. La foule déborde sur les boulevards. Les troupes de ligue, la garde nationale et un nombre immense de citoyens dé filent aux cris de « Vivé la République!» La confiance et l’enthousiasme sont immenses. L’ordre est complet....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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