Extrait du journal

La crise du haut commandement allemand est résolue par la décision du Fùhrer d'exercer désormais lui-même, directement, le commandement suprême de toutes les forces armées du Reich. C'était bien d'une véritable crise qu'il s'agissait, car il apparaît à l'évidence que le cas personnel du maréchal von Blomberg, ministre de la guerre, - cas d'ordre tout à fait privé, - n'a été qu'un prétexte d'une part pour les chefs de l'armée d'affirmer l'autonomie de celle-ci et son indépendance à l'égard de l'influence politique du national-socialisme, et d'autre part pour les dirigeants du parti national-socialiste d'essayer de s'assurer le contrôle de la Reichswehr comme de tous les autres organes de l'Etat totalitaire. Cela étant, il semble que" l'onpuisse dégager à première vue des événements qui viennent de se dérouler à Berlin, réserve faite des précisions qui seront fournies par les mesures d'exécution et le fonctionnement du nouveau système, que la Reichswehr, qui demeure autonome sous la direction .suprême du Fiihrer, n'a en somme rien abandonné de ses positions essentielles et que les dirigeants du parti nazi n'ont pas réussi à réaliser le dessein qu'on leur prêtait. Le chancelier Hitler, tenu, dans son rôle d'arbitre, de ménager à la fois l'influence des chefs de l'armée et celle du parti qui est sa création et qui constitue l'unique armature politique de l'Etat, s'est arrêté à une formule de conciliation qui témoigne d'un esprit réaliste, qui semble réserver pour l'avenir toutes les possibilités, aussi bien, suivant les circonstances internationales, celles de pratiquer une pc>litique orientée vers la consolidation de la paix que celles de s'engager éventuellement dans des voies plus aventureuses....