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Le Temps, 6 juillet 1881

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Le Temps
6 juillet 1881


Extrait du journal

nous nous sommes vus pour la première fois, et qu’il est peut-être un peu tôt pour m’appeler Ma bel tout court, comme si nous nous connaissions depuis un siècle. — Ma foi, Il me semble que Je vous ai toujours connue, et j’ai bien l’intentiou de vous connaître toute ma vie, et plus longtemps encore... — Je sais bien que vous êtes l’ami de mon frère. Mais que peaseriez-vous de moi, monsieur Lor raine, si je vous appelais Hilary tout court?... — Je penserais que vous êtes la plus charmante mignonne, et je vous prierais de me le répéter tout doucement à l’oreille, et je vous répondrais ; c Mabel, Mabel, douce Mabel, comme je vous ai me, Mabel. » Et alors qu’auriez-vous à dire, s’il vous plaît ? J’aurais à demander â ma mère ce que je dois répondre. Mais fort heureusement tout ceci se passe dans votre imagination, et cette imagination vons coûtera vos fraises, monsieur Lorraine ! — Ah l je me moque bien des fraises ! flt-11 en essayant de la prendre dans ses bras. Mais elle se dégagea vivement et battit en re traite. ... C’est très méchant à vous!... Vous savez bien que je ne puis pas vous poursuivre, à cause de Grégory et dePbyllis... La voilà partie ! Comment ai-je pu être assez sot pour me tant presser?... C’est plus fort que moi : je ne sais plus où j’en suis quand elle lève ses beaux yeux vers les miens... Il s’assit dans les fraisiers, et ramassant toutes les tiges des Jolis fruits qu’il avait fait croquer à la fillette, se mit à les couvrir de baisers. Puis il passa aux feuilles vertes que sa robe venait d’ef fleurer, et dans cette douce occupation, accablé par la chaleur et les sentiments tumultueux qui venaient de l’agiter, il fut pris par le sommeil. En rouvrant les yeux, un quart d’heure plus tard, il trouva dans sa main ouverte une belle feuille de chou pleine de fraises. Ce soir-là le père Lovejoy observa sa fille à sou per et acquit la conviction que sa femme était dans une erreur complète. L’enfant répondait à peine â M. Lorraine et. négligeait si fréquemment de le servir, que sa mère fut deux ou trots fols...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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