Extrait du journal

RETOUR AU BON SENS La séance d’hier, à la Chambre, nous semble pouvoir être définie le triomphe du bon sens. On a remarqué non sans justesse que la déclara tion du nouveau ministère était, pour le fond, à peu près identique à celle qu’avait faite l’hono rable M. Brisson. Ce dernier est tombé victime de mouvements administratifs que des amis trop impatients lui avaient imposés; mais il n’en est pas moins vrai qu’après lui et grâce à la direction nouvelle et décisive imprimée par son gouvernement à l’affaire Dreyfus, une situation nouvelle est apparue à tous les yeux. Les dernières passions violentes qui obscurcissaient le ciel politique et cachaient la bonne route se sont calmées : un horizon nou veau s’est découvert et tout le monde s’est mis à confesser et à défendre les quelques grandes vérités de sens commun que les excès et le tohu-bohu des polémiques de presse ont euxmêmes fini par faire prévaloir. II ne faut jamais désespérer de ce pays. On peut aisément le sur prendre et l’abuser. Qu’il ait le temps de se res saisir et rien ne l’éclaire pratiquement mieux ni plus vite que les écarts ou les sottises mêmes dont on le rend le témoin. \ C’est par ce retour de bon sens dans l’opinion...