Extrait du journal
LA CRISE DU RADICALISME M. Ferdinand Buisson, avec qui nous ne som mes pas toujours d’accord, mais à la bonne foi duquel nous avons toujours rendu hommage, vient d’écrire, une lettre qui pose franchement les données d’un problème dont la solution s’im pose au parti radical et radical socialiste. Il s’agit de la crise traversée par ce parti, tiraillé . de droite et de gauche, cédant tour à tour à des courants contraires sans jamais retrouver son assiette. Cet équilibre instable effraye M. Ferdinand Buisson, et à la veille du congrès de Tours, il invite son parti à abandonner une position équivoque qui offense la logique et ris que de le compromettre aux yeux des hommes épris de clarté et de sincérité : « Aveugle, écrit-il, qui se flatterait de faire durer tel quel le radicalisme d’hier. » Et le député de la Seine s’explique. ■ Les questions sur lesquelles se rencontrait l’unanimité des radicaux et des radicaux so cialistes sont- aujourd’hui résolues. Fini, avec la séparation, le -vieil anticléricalisme d’autre‘îois; résolus aussi, avec les lois- sur renseigne ment public, les problèmes de laïcité et encore ceux de l’assistance, de la solidarité. Se posent au contraire, aiguës, irritantes, confuses, la question de la réforme électorale, la question des fonctionnaires, de leur statut et de leurs droits d’association, la question des monopo les, la question de la réforme administrative dans le sens de la décentralisation, et bien d’au tres encore. Après avoir énuméré toutes ces questions qui d’elles-mêmes s’inscrivent au pro gramme du parti radical, M. Ferdinand Buis son se demande si ses amis et lui sont d’accord pour les envisager d’une même manière : « Sommes-nous sûrs, écrit-il, d’avoir tous en semble une pensée profonde qui nous soit vrai ment commune,- qui puisse être pour le nou veau parti radical ce qu’était pour l’ancien, par exemple, la séparation des Eglises et de l’E tat? Sommes-nous seulement décidés à faire la lumière et à vouloir trancher net le pro blème? » Cela revient à dire qu’il faut à un parti politique une doctrine. Nous sommes tout' à fait de cet avis, et nous qui avons si souvent reproché au parti radical de n’en pas avoir, nous retenons l’aveu de M. Ferdinand Buisson. D’ailleurs il précise : « Il y eut un moment, ajoute-t-il, où il semblait à quelques-uns que nous étions deux partis en un seul, que la même étiquette verbale couvrait deux radicalismes, l’un évoluant à gauche, l’autre évoluant à droite. » Et il conclut contre la confusion ré sultant de la cohabitation de radicaux voulant ..« tout ce que veut le socialisme » et d§ radi...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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