Extrait du journal
Sans doute, l’exportation de nos vins n’a ja mais atteint un chiffre très considérable, «si bien" que, à première vue — c’est encore M. Turrel qui parle — il semble inutile de sou lever cette question ». Mais elle est, qu’on ne s’y trompe pas, capitale, et l’orateur a eu cent fois raison d’ajouter : « Si j’en parle, c’est qu’il faut prévoir l’avenir. Il ne faut pas vous faire illusion : ce qui, cette année, a paru un phéno mène anormal de surproduction va être l’état normal de la production française dans peu d’années. » L’intérêt des viticulteurs est donc évident, conclurons-nous : ils devraient être avec nous, qui voulons le développement de nos échanges extérieurs. Ils doivent comprendrê quel marché de dupes ils contractent, lors qu'il soutiennent une politique dont le plus clair résultat est de détourner de la France les courants commerciaux qui faisaient notre ri chesse. On a beaucoup parlé, hier, des causes de la mévente des vins». On s’est plu à rendre hommage à la compétence et à l’impartialité dont notre collaborateur, M. Ch. Mayet, a fait preuve dans sa belle monographie sur là crise viticole. M. Turrel, M. Emile Brousse, M. Cot ont signalé, à qui mieux mieux, les progrès ef frayants de l’alcool, les obstacles opposés au vin par les taxes d’octroi, le préjudice causé à nos vignerons par une fouie de mixtures qui n’ont du vin que le nom. On a insisté également sur le tort que certaines statistiques ont fait à nos produits, accusés de ne plus être que d’odieux mélanges. La discussion eût pu même, à ce der nier point de vue, être plus prudente, et il est telles déclarations que des rivaux étrangers, pëu scrupuleux sur le choix des moyens, pour ront aisément exploiter contre nous. Il n’y a pas qu’au laboratoire que nos concurrents pour ront, s’ils le veulent, emprunter des armes ; en core les prétendues révélations du laboratoire ne portent-elles que sur des échantillons soumis à son analyse parce que, précisément, ils sont suspects. Nous nous décrions volontiers, en France. Le soin que les autres peuples mettent, en général, à se louer, nous l’apportons, nous, à nous calomnier. Toutes ces causes de discré dit, de diminution morale et matérielle sont, sans contredit, des éléments delà crise actuelle. Mais il en existe d’autres. Comment remédier au mal ? Supprimez les entrepôts spéciaux, ont dit certains orateurs. | Mais, commeTa très justement fait remarquer | M. Pallain, les entrepôts spéciaux sont un ! moyen d’exportation. Ils facilitent la sortie de vins nationaux .mélangés à d’autres reçus en franchise sans condition de réexportation après ce mélange. M. Pallain a parfaitement justifié cette opération et vengé, à cette occa sion, son personnel de critiques absolument im méritées. — Supprimez les vins de raisins secs, dit-on encore. Eh 1 ne sait-on pas qu’ils dispa...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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