Extrait du journal

Le cabinet britannique s'est activement occupé ces jours-ci de la situation créée par la reprise de la piraterie dans la Méditerranée occidentale. Le torpillage de l'Endymion et la destruction d'un autre navire de commerce anglais, VÀlcira, coulé par des bombes jetées de deux avions à une vingtaine de milles au sud-est de Barcelone, ont vivement ému/ on le conçoit, l'opinion publique de l'autre côté de la Manche. Le gouvernement de Londres a pris immédiatement contact, on le sait, avec la France et l'Italie, les deux autres puissances chargées, dans leurs zones respectives, de la surveillance navale en vertu de raccord 43 Nyon, . pouf- aviser aux mésures 'de défense à prèndre. M. Eden a conféré à plusieurs reprises avec l'ambassadeur de France, M. Corbin, et l'ambassadeur d'Italie, M. Grandi. La France et l'Angleterre se sont trouvées parfaitement d'accord pour décider que leurs forces navales attaqueraient et si possible détruiraient tout sous-marin découvert en plongée dans les eaux méditerranéennes. Des instructions ont ét{ données immédiatement dans ce sens aux unités françaises et britanniques qui se trouvent sur place, et dès vendredi dernier le gouvernement de Rome a fait connaître son adhésion aux mesures proposées et sa décision de donner des instructions analogues à ses bâtiments de guerre en patrouille dans la zone italienne. Les mesures de sauvegarde envisagées par l'amirauté britannique ne se borneront d'ailleurs pas à cela, et la presse anglaise a laisse entendre qu'il pourrait s'agir, par le lait du renforcement des patrouilles françaises et britanniques, d'un. véritable blocus antisousmarin des Baléares. Il faut attendre l'exposé qpe M. Eden fera à la Chambre des communes pour se faire un# opinion d'ensemble sur l'action défensive nécessaire non seulement contre la piraterie sous-marine, mais également contre les bombardements par avions des bâtiments de commerce naviguant en Méditerranée....