Extrait du journal
tr’acte; puis trois petits actes, en général forts courts, coupés par deux entr’actes de vingtcinq minutes. Additionnez : vous n’avez pas tout à fait une heure de spectacle ; vous avez une heure et quart d’entr’actes. Ces entr’actes nous sont commodes le soir de la première représentation, parce que, ce jourlà tout le monde, se connaît et que l’on échange volontiers ses impressions dans les couloirs. Mais il faut voir, aux représentations suivantes, le vrai public, celui qui paye, de quel cœur il s’ennuie et bâille; comme il use son temps à maugréer contre le théâtre et contre la pièce ; quel trésor de mauvaise humeur il amassé, et que de fois il se dit : On ne m’y reprendra plus! Les directeurs ont deux partis à prendre ; mais il n’y en a que deux. Le premier, ce serait de corser le spectacle, de donner de la marchandise pour l’argent. Ils répondent à cela que le public n’aime pas les gros morceaux, que lorsqu’une pièce réussit, elle attire la foule et-fait recette, quelle qu’en soit la dimension. Je ne suis pas aussi assuré qu’eux de la vérité de cette assertion. Les longs ouvrages ne lui font peur que lorsqu’ils sont ennuyeux. Je suis convaincu, en tout cas, que si, comme c'était la tradition autrefois, on flan quait la pièce en trois actes, le morceau de ré sistance, de deux jolis actes, l’un avant, l’autre après, montés avec soin et bien joués, il ne s’en plaindrait pas. Ceux qu’effrayent les gros repas en seraient quittes pour n’arriver qu’après le lover de rideau et partir avant la dernière pièce. Si celte combinaison paraît trop onéreuse aux directeurs, il faut alors qu’ils disent fran chement au public : Nous né te donnons qu’une heure et demie de spectacle, viens à neuf heu res et demie; à onze heures, tu seras libre ; il te sera loisible, ou de rentrer chez toi te coucher bourgeoisement, ou de manger une douzaine d’huîtres avant de t’aller mettre au lit. Je pense que beaucoup de gens, en effet., qui ne portent au théâtre qu’un médiocre appétit, et qui ne regardent pas à payer une heure de plaisir ce qu’elle vaut, seraient enchantés d’avoir pu dîner tranquilles et de se voir libres à onze heures. Ce qui est insupportable à tout le monde, à ceux qui aiment les gros spectacles comme à ceux qui préfèrent les petits plats, c’est d’être obligés de traîner pendant de longs entr’actes leur oisiveté et leur ennui, réduits, les malheu reux, à lire les annonces de la quatrième page dans le journal qui leur donne le programme. " Les directeurs "s’imaginent qu’en prolongeant...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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