Extrait du journal

M. MUssolini continue à garder le silence. On avait "annoncé d'abord qu'il parlerait le 24 ruai, puiS 'te 28 mai, ensuite le 2 juin, et il était prévu qu'il prononcerait une parole décisive le 5 juin, à l'occasion de la réunion du conseil des ministres italien et d'une réunion du Grand Conseil fasciste, laquelle, on le sait, a été ajournée. Hier, enfin, on supposait qu'il lancerait son appel au peuple italien. Aucune de ces prévisions ne s'est réalisée, soit que toute interprétation des intentions du gouvernement de Rome à la lumière des mesures prises en vue d'une intervention militaire et navale soit fondée sur des données inexactes, soit que le Duce estime que la décision cherchée par l'Allemagne n'a été obtenue ni en Flandre ni sur le front de France, et que, dès lors, l'heure n'est pas encore venue, pour l'Italie, de prendre une initiative par les armes qui serait accompagnée, à en croire certains, d'une offensive de paix. En réalité, ainsi que nous y avons insisté à plusieurs reprises à cette place, l'énigme italienne est beaucoup plus complexe que d'aucuns ne se l'imaginent, et il n'est nullement exclu qu'elle doive subsister quelque temps encore, jusqu'à ce qu'une décision sur le terrain'ait été acquise en conclusion de la formidable bataille de France actuellement en cours....