Extrait du journal

Est-ce à dire que la politique extérieure de la Grande-Bretagne telle qu'on l'a vue se développer, ; au cours : de fces derniers mois soit approuvée sàns .réserve par l'ensemble de ta nation èt même par l'ensemble de la majorité d'union ? Il serait téméraire de l'affirmer en présence des thèses qui ont été exposées au .cours du débat qui vient de prendre fin à la Chambre des communes. Certes, en Angleterre comme en France l'opinion est unanime à se féliciter qu'une grande guerre européenne ait pu être évitêe,. et elle rond un ji +e hommage aux efforts 'éployés par M. Nevi1l j Chamberlain pour que ce résultat capital ait pu être obtenu. Mais sur le fond des chose * on formule de différents côtés d'expresses réserves, et certains orateurs n'ont pas ménagé leurs critiques quant aux méthodes qui ont conduit à l'accord de Munich consacrant définitivement le douloureux sacrifice imposé à la Tchécoslovaquie. M. Winston Churchill s'est montré particulièrement amer dans son appréciation de la solution qui est intervenue. Suivant son expression pittoresque, le plus que l'on ait pu obtenir pour la Tchécoslovaquie « est que le dictateur allemand, au lieu de s'emparer des victuailles sur la table, ait accepté qu'on les lui serve plat par plat », et l'ancien chancelier de l'Echiquier a exprimé sa conviction que si la Tchécoslovaquie avait été prévenue dès l'été qu'elle ne devait pas compter sur l'assistance des grandes puissances occidentales- «Ue aurait pu obtenir à cette époque des conditions meilleures que celles qui viennent de lui être imposées. Sir John Simon avait répondu d'avance, au' nom du gouvernement, à la plupart des critiques formulées au sujet de la politique suivio et dés résultats auxquels elle a abouti en disant, la veille, que c'est l'amour de la paix qui l'a emporté dans tous les pays, même en Allemagne, et que le rapprochement des peuples dans un désir commun de paix est le phénomène le plus important dans l'histoire de cette grande crise internationale. Il avait d'ailleurs précisé la position actuelle du gouvernement britannique en disant que s'il s'agit de savoir si l'Angleterre est disposée à entrer en consultations amicales avec la France, l'Italie et l'Allemagne pour les problèmes européens, il pouvait déclarer catégoriquement qu'elle n'écarte pas du tout de telles consultations, mais que tout aussi catégoriquement il pouvait affirmer que le gouvernement britannique n'envisage pas un directoire des quatre principales puissances dont seraient exclues les autres nations de l'Europe....