Extrait du journal

2ue dans le monde entier la plus vive émotion. ! 'm se trouve ici en présence d'uni coup de force auquel il ne saurait y avoir, même en y mettant beaucoup de complaisance, ni justification ni excuse, car personne n'est dupe des prétextes que la presse fasciste s'efforce d'inyoquer, d'ailleurs avec des arguments qui témoignent du plus grand embarras moral, pour un acte qui, par sa nature même, constitue un défi à toute loi internationale. Le gouvernement de Tirana maintient formellement son démenti de l'assertion de Rome suivant laquelle la sécurité des résidants italiens aurait été menacée par des « groupes de bandes », et on fait remarquer à ce propos que tous les. ressortissants italiens, sans doute dûment avertis de ce qui allait se passer, étaient évalués depuis trois jours à bord de bâtiments de guerre. Lord Perth, ambassadeur de GrandeBretagne à Rome, ayant attiré l'attention du comte Ciano sur les rumeurs relatives à une action éventuelle en Albanie, aurait reçu, dit-on, la veille même de l'agression, et alors que les forces fascistes étaient déjà concentrées à Brindisi, l'assurance formelle du ministre des affaires étrangères italien que rien de tel n'était en préparation. C'est ce qui expliquerait que le gouvernement de Londres ait pu être totalement surpris par ces événements se produisant en pleine trêve de Pâques. On en dégage qu'on est fixé maintenant sur la signification de la « pause » jusqu'au 20 avril annoncée par les Allemands, « pause » destinée à permettre à l'Allemagne de s'effacer provisoirement pendant que -son associée,; de 1' « axe "» prenait à son tour l'initiative de la manoeuvre en vue de l'exécution méthodique' du vaste plan des puissances totalitaires....