Extrait du journal

La Chambre, comme l'a constaté son président, a fait hier un pas en avant vers le Sénat. Elle a compris qu'il était de son intérêt et de celui de la République d'éviter toute chance de conflit. Déjà l'opposition de droite cherchait à exploiter la situation rien n'était négligé pour ^mettre des deux parts les susceptibilités en éveil. L'instinct des partis hostiles leur montrait clairement quel.profit ils pourraient tirer d'une lutte entre les deux Assemblées sur un pareil terrain. Surexciter l'amour-prppre du Sénat, aviver le ressentiment de. la Chambre, le jeu était tout indiqué. Son défaut même était d'être trop apparent la commission et la Chambre après elle ont vu le piège. A défaut de cette clairvoyance, elles avaient d'autres motifs encore pour user vis-à-vis du Sénat d'une politique de conciliation. La Chambre haute ;n'a nullement montré à aucun moment qu'elle fût animée d'un parti pris contre la, pensée démocratique. Le Sénat, renouvelé par les élections de 1879, ne ressemble en rien à son aîné il a la prétention légitime d'exercer son droit de contrôle, et non celle d'opposer des veto systématiques. Dans cette question même de l'amnistie, où de si diverses et de si délicates ;«ui3peptibUités sont en. jeu,.pù la .politique côtoie de si près la morale, le Sénat n'a pas prononcé le non possumus que d'imprudents conseillers lui suggéraient. Il a admis le principe de l'am'̃ nistië, et par cela même il a donné à entendre à. "îa Chambre qu'il ne se. refusait pas; d'emblée^ à un accommodement acceptable. C'est, lui. en réalité, quia fait le premier pas;- la Chambre, en allant hier à sa rencontre, lui a répondu par...