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Le Temps, 9 juin 1871

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Le Temps
9 juin 1871


Extrait du journal

La préoccupation de ce qui doit se passer aujourd'hui à Versailles est grande dans le public; on se demande avec anxiété comment tournera cette séance si importante pour l'avenir de notre pays, et si l'espoir manifesté par M. Thiers que les trois jours de répit accordés lundi dernier par la Chambre ne seraient pas perdus pour l'union, sera confirmé par l'événement~ Les rumeurs parlementaires apportées hier soir du siège de l'Assemblée étaient généralement dans le sens de la conciliation et de l'entente. On trouvera plus loin les informations que le journal le Soir croit pouvoir donner à cet égard, à propos d'une lettre du président d'une des réunions de la Chambre, M. Feray. Toutefois s'il fallait en croire le Siècle, des bruits d'une nature moins satisfaisante seraient également en circulation, et l'on se poserait tout bas la question de savoir si la discussion annoncée pour aujourd'hui ne sera pas l'objet d'un nouvel ajournement. Attendons les nouvelles authentiques. Le Journal officiel publie, ce matin, une circulaire très étendue et très remarquable de M. Jules Favre, aux agents diplomatiques de la République nous la reproduisons. Ce document a trait aux terribles événements que nous venons de traverser la première partie a pour but d'en expliquer les causes politiques et morales, la seconde est un énergique réquisitoire adressé aux gouvernements et à l'opinion contre la société désormais tristement fameuse qui a joué un rôle si funeste et si prépondérant dans l'insurrection communa i ste. Parmi les causes premières les plus générales et les plus directes de ce drame lugubre, le ministre 'des affaires étrangères indique tout d'abord le crime dn 2 Décembre et le système de gouvernement qui en a été la consécration; ce n'est que justice, et si, en formulant cette accusation, M. Jules Favre a eu en vue de répondre aux attaques impudentes et cyniques dont il a été récemment l'objet de la part d'un prince de l'ex-maison impériale, on peut dire que jamais réponse n'a été plus foudroyante. Il n'est que trop vrai, en effet, que c'est par ladictature sans foi ni loi que nous avons dû subir pendant vingt ans que nous avons été jetés en dehors des voies normales de toute société bien ordonnée, et que les nécessités politiques de l'impérialisme ont introduit parmi nous de déplorables éléments de dépravation et d'abaissement. Il n'est que trop Vrai que Paris notamment a été lancé sur la pente d'un abîme où il devait fatalement tomber, par la violation audacieuse de toutes les règles économiques et morales, conséquence inévitable des travaux à outrance indispensables à l'existence de l'empire. Il

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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