Extrait du journal

'de la lune. Les sanglots étouffés qui partaient de groupes arrêtés devant des maisons ou sur des pla ces vous ramenaient brutalement sur la terre et à i la plus misérable des réalités. ' a cpfta—hx>ui>a doT ~vfliages entiers fuient, pour quelques heures, loin du sol tremblant. Sur les routes, des charrettes et' des chariots pleins de fugitifs silencieux et résignés roulent en hâte. Des attelages pitoyables et invraisemblables se succèdent vers les villes épargnées. On évoque fa cilement cet exode sinistre. Des véhicules gros siers traînés par une trinité disparate, un âne, un bœuf et un cheval, présentent un enchevêtrement de bois de lit, de meubles informes, de paillasses éventrées, d'ustensiles • de cuisine, le tout sur monté quelquefois d’une cage sans oiseau, ou do miné par un chien ahuri, la langue pendante.. Des hommes, un paquet de hardes sur les genoux et le menton enfoncé dans ces guenilles, regardent, farouches, les yeux perdus. Des enfants dorment harassés, la tête sur le sein de leur mère, qui, elle-même, sommeille, défaite et échevelée. Les' * mômes êtres, avant qu’il soit longtemps, repren-' dront le même chemin, en sens inverse. La con fiance et l’espérance ‘les ramèneront vers le toit abandonné et peut-être ruiné dont ils ne peuvent se séparer à jamais. Ils veulent vivre et mourir sur la terre qui les a vu naître. Rien ne prévaut contre leur amour du pays natal. • «-V— ! LE « PLUVIOSE »...