Extrait du journal

ATunis même, la situation ne s'est pas modifiée. Le bey persisto dans son attitude de résistance passive, que no peuvent ébranler ni les conseils d'amis désintéressés, ni la pression des faits. Un fait dont l'authenticité m'est garantie de fort bonne source jette du jour sur ses dispositions mieux que toute déclaration officielle. Le bey a deux médecins, tous deux d'origine espagnole. Le premier n'avait pas cessé de donner au souverain, auquel il est profondément attaché, des conseils de conciliation allant jusqu'à des supplications avec larmes. Il a reçu, par l'intermédiaire du premier ministre, l'ordre formel d'avoir à s'abstenir désormais de tout propos relatif à la politique on présence du bey. Le second, qui a épousé avec passion la cause des adversaires des intérêts français et qui l'a prouvé récemment à M. Roustan par les menaces dont je vous ai télégraphié la teneur, continue au contraire sa propagande, sans avoir reçu la moindre observation. Tenez pour assuré que nul arrangement définitif, réglant les relations à venir entre la France et la Régence, ne pourra être conclu dans des conditions satisfaisantes, que lorsque les troupes françaises occuperont Tunis et montoront la garde devant le Bardo....