Extrait du journal

On ne peut que féliciter le gouvernement d’avoir affirmé, en communiquant ses intentions, qu’il in sistera pour que la Chambre discute, dans le plus bref délai le programme naval déposé par le minis tre de la marine au cours de la dernière législature. L’adoption rapide du programme, sera la meilleure garantie de son exécution régulière, en même temps que de son exécution dans les meilleures conditions économiques. C’est'au commencement de février, on s’en sou-, vient, que la Chambre a été saisie du programme élaboré depuis que l’amiral de Lapeyrère est au ministère de la marine; le rapport fait au nom de la commission chargée de l’examiner fut déposé dans la séance du 14 mars. M. Chaumet y démon trait l’urgence du programme, et disait : « Nous n’avons perdu que trop de temps. Ne tardons pas davantage pour adopter ce projet de loi. » Cepen dant les délais nécessaires à l’examen du pro gramme par les deux Chambres ne permettaient pas son vote avant leur séparation, et force fut au gouvernement, non de proposer l’adoption d’une partie seulement du projet, mais de prendre une mesure d’attente qui augmentait les délais, sans ce pendant retarder les effets du programme luimôme s’il était voté dans une période prochaine. Le gouvernement demanda aux Chambres d’autori ser la mise en chantier immédiate dé deux cuiras sés de 23,500 tonnes sur les seize prévus dans le projet de loi navale, et dont les travaux devaient être utilement commencés cette année. La proposition du gouvernement fut adoptée par les deux Chambres, et de part et d’autre, notam ment au Sénat, des déclarations ne laissèrent au cun doute sur l’importance et la tendance des votés autorisant cette doublé mise en chantier. Si le gou vernement ne peut l’invoquer comme argument en faveur de l’adoption de la loi navale projetée, il n’en est pas moins admis, reconnu, que ces deux cuirassés sont les deux premiers d’une escadre qu’il est nécessaire de construire, et que eette escadre fait partie des forces navales organisées prévues pour la défense de notre pays. C’est bien ainsi que l’ont compris les orateurs du Sénat, entre autres M. Monis, qui avait présenté l’avis de la commis sion des finances au sujet de la mise en chantier des deux cuirassés. Aujourd'hui les commandes, pour ces cuirassés sont déjà lancées, et des mesures très importantes ont été prises pour assurer leur construction dans une période de trois années dans les arsenaux de Brest et de Lorient; mais il ne faudrait pas croire que les engagements pris, les dispositions adoptées soient indépendants de l’exécution d’ensemble du programme. On a dû dans les deux ports admettre un nombre important d’ouvriers, nombre calculé non seulement d’après les travaux propres aux deux nouveaux cuirassés,mais encore suffisant pour faire face aux travaux déjà engagés et à ceux qui peu vent ' dériver de l’exécution du programme. Ce n’est que par une telle méthode qu’il était possible d’assurer le fonctionnement régulier des services de construction. . Il résulte de ce fait que si le programme n’était pas voté un temps voulu, on perdrait tout le béné fice de l’organisation créée et des sacrifices faits pour hâter les travaux. Retarder l’adoption du programme serait aussi préjudiciable à nos finan ces qu’à la défense nationale, car le chômage forcé qui résulterait d’un ralentissement dans l'activité prévue des constructions navales serait de toutes les charges du pays la plus néfaste, car elle se rait improductive. On dépenserait sans construire, sans donner à la France les navires dont elle a besoin. . 1 > ,.■ > - a...