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Le Temps, 10 mars 1904

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Le Temps
10 mars 1904


Extrait du journal

Laurent l’avaient assez séduite pour qu’elle par donnât les défauts; du reste, que devenaient-ils à ses yeux si elle les apercevait? Ils se transfor maient en raison d’aimer plus tendrement, et en moyen de se rapprocher de lui. Ainsi, quand il insistait sur l’indifférence de M. d’Eponé pour sa fille, elle découvrait, dans ces paroles mauvaises, la'marque d’un cœur compatissant qui s’unissait au sien. Elle ou bliait comment, en semblable circonstance, elle avait qualifié l’attitude bien différente de Séverin, et, si elle avait établi une comparaison, c’eût été en faveur de Rudal. .Pendant qu’elle réfléchissait, on vint lui dire que M. Duras passait à cheval et désirait lui parler. Croyant qu’il traversait la propriété sans s’ar rêter, elle descendit dans la cour; mais il avait mis pied à terre et attaché sa monture. — Voulez-vous m’accorder quelques minutes d’entretien, dit-il à Brigitte, et vous plaîrait-il de marcher un peu avec moi dans la prairie, la matinée est engageante. — Si. vous le désirez, répondit-elle froidement. Sans avoir l'air de remarquer cette froideur, Sévérin traversa là cour et entra dans le pré. Ils s’avancèrent le long de la saulaie, en effleu rant des banalités que Brigitte savait être les préliminaires d’une conversation sérieuse. Elle remarquait, elle ne l’avait point encore fait, que l’expression de M. Duras devenue plus . grave, ajoutait de la dignité à sa physionomie ouverte et calme. Sans se douter combien l’endroit était mal choisi, il s’arrêta près des saules pleureurs qui rappelaient à Brigitte les moments si doux pas sés avec M. Rudal. « Je vous ai éloignée de la maison, dit-il, parce que je désirais que notre conversation ne fût pas interrompue. » Il attendit un mot encourageant, mais Bri gitte froissait en silence une reine des prés qu’elle venait de cueillir. — Je ne suis pas un diplomate, reprit-il, et j’irai droit au but. Vous souvenez-vous du jour où, ayant refusé mon amour, vous m’avez prié de rester votre ami? — Comment aurais-je oublié ?... ce jour est-il donc si éloigné ? — 4h I dit-il avec une légère amertume, le...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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