Extrait du journal

Un des orateurs qui, dans la seconde délibé ration sur le projet de loi organique militai re, ont concouru à honorer la tribune du Sénat disait à la haute Assemblée : Par^ donnez-moi de venir ici brûler une dernière cartouche en faveur d’une solution qui importe au salut du pays. Cette métaphore, toute natu relle dans une discussion militaire, pèche évi demment par l’exactitude, car à la guerre une cartouche brûlée ne peut plus servir, et lors qu'une troupe a tiré sa dernière cartouche, elle succombe, comme l’histoire nous l'apprend par des exemples tels que celui de Camaron au Mexique ou de Bazeilles pendant la guerre de 1870. Les arguments que les partisans des opinions contradictoires se lancent du haut de la tribune dans la discussion des articles d’une loi ne s’usent pas comme les cartouches et peuvent indéfiniment servir. Nous envoyons bien la preuve dans cette seconde lecture du projet de loi organique, où les arguments déjà produits dans la première lecture réapparais sent presque sous la même forme, rajeunis toutefois, hâtons-nous de l'observer, par un peu plus de vivacité dans l’expression. La séance d’hier a été particulièrement vive et animée: à l'ardeur avec laquelle se sont ex primés les orateurs, à l’attention que leur a prêtée le Sénat, on aurait pu croire qu’on assis...