Extrait du journal
ribond avec do vigoureuses frictions d’alcool; on lé revêt de linges brûlants. Fou fait pénétrer; de force entre ses dents contractées quelques gouttes d’un, élixir merveilleux, assure-t-il. Le .visage et le corps tout entier se détendent-, sc raniment. Les joues lentement se colorent, la poitrine sc soulève à petits coups espacés, bien-i tôt moins rares; le souffle finit par s’exhaler •régulièrement. s — Ça va mieux, il est sauvé! Et les hommes encouragés continuent leurs frictions bienfaisantes. r . Maurice ouvre les yeux et promène un re gard étonné sur les visages qui l’entourent. Où est-il? Puis lentement, avec la vie, revient la: mémoire. Il se rappelle... Sans un mot il (se: soulève comme s’il voulait» repartir. Mais il retombe; ses camarades le soutiennent. — Pourquoi m’avez-vous sauvé? murmuret-il d’une voix sourde. Mieux valait la noyade que le déshonneur et la prison. Ses camarades stupéfaits le regardent. Que dit-il? Aurait-il perdu la tète? Soudain ranimé par une force inexplicable, il se lève, clamant d’une -voix terrible : — Je suis un voleur, entendez-vous? Un vo leur! Et farouche, -presque dément, il répète de la même voix âpre et douloureuse — Je suis un voleur! Un voleur! Et vous voulez que je vive? Puis tout à coup, il s’écroule, frémissant, dé sespéré : . — Maman, maman! gémit-il. Ton fils raour- j ra plutôt que se voir désho... . Mais des sanglots l’étouffent, noient ses pa-, rôles. Des sanglots qui brisent sa gorge’ et sà[ poitrine, le secouent, le déchirent!... Il se roule sur le sol, les mains crispées. Oh! comme il souffre, le pauvre enfant! Enfin les larmes éclatent-, ruissellent en pluie, soulagent son cœur oppressé d’une _ intolérable peine. 11 pleure amèrement; mais ces -larmes lui font du bien. Lorsque enfin retrouve un peu de calme, Tâchelon se rapproche, tout ému : — Allons, parle, dis-nous la chose; on pour ra l’arranger peut-être. Maurice bondit, indigné : — Arranger quoi? J’ai volé cent dollars, je te dis! Moi, lé caporal Maurice, je suis un voleur! Un voleur, et voilà tout! Il veut sortir. — Laissez-moi, vous autres, vous ne voulez pas pourtant qu’on me traîne- au conseil de guerre T J’ai décidé d’en finir, j’en finirai!' Tâchelon se fâche; — Imbécile! Tu ne te iuerg-s pas et tu n’iras pas en prison, qu’on te dit! Mais parle seule ment, parle l.....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - repington
- dubief
- tristan bernard
- adrien hébrard
- dupont
- michelet
- lagrange
- fa
- ernest
- thiébault-sisson
- france
- maurice
- allemagne
- russie
- angleterre
- paris
- tonkin
- la seine
- europe
- tlemcen
- aubert
- sénat
- r. r.
- parti radical
- bp
- fou
- fédération de la seine
- conseil de guerre
- parti républicain
- cour de cassation