Extrait du journal

En somme, les opérations militaires d'une certaine envergure marquent un temps d'arrêt. Tout se borne pour l'instant à des offensives ei contre-offensives locales qui ne sauraient apporter aucune décision réellement importante. Mais il est incontestable que le temps .travaille pour les Chinois, auxquels la tactique de la guérilla réussit assez bien, et qui en harcelant l'ennemi dans des régions très éloignée? les unes des autres l'obligent à déplacer constamment ses forces. Comme le Temps l'a indiqué, le maréchal Tchiang Kaï Chek a recommandé à ses partisans une guérilla généralisée sur l'ensemble du territoire que les Nippons occupent sporadiquement. Dans toutes les régions des troupes irrégulières opèrent dans des conditions relativement favorables pour elles, et, comme les Chinois ont pour eux le nombre, la situation des Japonais devient parfois pénible, même dans les provinces du Nord où ils peuvent se croire solidement établis. On a vu ces jours derniers les irréguliers chinois se montrer particulièrement actifs dans la province du Hopeï et avancer jusqu'à 20 et même 15 kilomètres de Pékin. Il ne faudrait pas en tirer des conclusions trop formelles en faveur d'un redressement militaire décisif de la Chine ; mais, ce qui en ressort de toute évidencè, c'est que le maréchal Tchiang Kaï Chek a réussi à créer une sorte d'unité morale des immenses masses chinoises en ce qui con ' cerne la lutte contre les Nippons II est peutêtre excessif d'interpréter ce fait comme étant le signe d'un prodigieux renouveau d'un véritable patriotisme chinois. Telle quelle, cette unité morale existé, et elle produit ses effets dans une campagne extrêmement difficile pour un envahisseur dont la supériorité militaire est cërtaine, mais qui doit opérer sur des territoires'd'une, étendue immense et se garder contre l'hostilité farouche de toutes les populations que son organisation militaire et administrative, si.complète qu'elle soit, ne lui per^ met paè de contrôler effectivement....