Extrait du journal
■ Au moment de la rentrée des lycées et collèges, l’achat des livres classiques est une assez grosse dépense, que certaines familles ont beaucoup do peine à supporter ; il est donc naturel que, dans les établissements de l’Etat, on fasse tout le possible pour la restreindre au strict nécessaire. Or, s’il est indispensable de fournir chaque année aux enfants quelques livres nouveaux, les programmes d'his toire, de géographie et les auteurs à expliquer va riant suivant les classes, on ne voit pas pourquoi certains volumes, comme les lexiques et diction naires, les grammaires, les recueils do morceaux choisis, les atlas, etc., ne pourraient pas être utili sés plusieurs années de suite. Outre la raison d’é conomie, il y aurait un réel profit pédagogique, car le changement déroute tout d’abord l’élève, et il est beaucoup plus facile, par exemple, de repasser des règles de grammaire sous une forme déjà fami lière que de les étudier à nouveau dans une rédac tion différente. C’est, d’ailleurs, ce qu’a reconnu l’administration supérieure, car, à diverses reprises et par les cir culaires les plus formelles, elle a prescrit que, pour les diverses classes de la division de grammaire ou de la division supérieure, toutes les fois que la chose serait possible, une seule catégorie de livres classiques devrait suffire. Mais on nous affirme que, dans plusieurs lycées, ces recommandations resteraient lettre morte. On exigerait à chaque rentrée un renouvellement total du bagage scolaire, le professeur n’admettant ni la grammaire ni le lexique, etc. qu’avait fait acheter son collègue de la classe inférieure. Telle édition des Commentaires de César était jugée excellente en sixième ; on la déclare impossible, en cinquième. Le texte est pourtant identique ; mais les notes ont cessé de plaire. La plupart des familles n’osent point réclamer, de peur de provoquer des mécontente ments dont l’écolier risquerait de souffrir; mais elles n’en sont pas moins fort vexées, et nous croyons que l'administration agirait sagement en tenant la main à la stricto exécution des circulaires ministérielles et en supprimant un grief que l’on ne manquerait pas d’exploiter contre l’Université. ....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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