Extrait du journal

Au directeur du Temps. On s’émeut de l’augmentation du prix du lait; rien de plus normal cependant, la sécheresse exceptionnelle de cette année et l’épidémie de fiè vre aphteuse en ayant en partie tari les sources. Ce qui est, .inquiétant, ce n’est pas seulement cette augmentation de prix, mais c’est que môme en payant cher ce qu’on# paye trop bon marché en temps ordinaire, il sera très difficile de pouvoir subvenir aux besoins jusqu’au printemps pro chain. . ' La fièvre aphteuse a fortement endommagé no tre troupeau national ; partout où elle a sévi et sévit, encore, elle tarit pour ainsi dire les va ches en lactation, et trop souvent fait avorter les vaches pleines. Si on ajoute, à cette situation déjà difficile les, quatre mois de sécheresse pendant lesquels le cultivateur a été obligé d’épuiser, pour nourrir ses animaux, les fourrages de printemps qu’il gardait pour l’hiver, on comprendra qu’il ait réduit son effectif en vendant môme les'vaches indemnes et bonnes laitières, à cause du haut prix qu’actuellement on lui en offre. D’où diminution considérable et fatale de la production du lait dans les campagnes, diminution contre laquelle toutes les violences des ménagères sont vaines, comme l’argent lui-même est impuis...