Extrait du journal
Le crépuscule du « dancing » Après un printemps tant chargé de promesses : et un été qui a largement tenu, si même il ne les a dépassées, les promesses du printemps, voici venir pour les « dancings » l’abandon, la misère, et l’hiver. C’est déjà l’heure du crépuscule et bien tôt, tout le fait présager, ce sera la nuit. Les salles de danse, naguère encore les plus courues de Paris, sont, paraît-il, en train do se vider les unes après, les autres. Dieu sait dans; quelles proportions extraordinaires, effarantes, elles s’étaient multipliées! Pas de-rue, ou presque, qui-n’eût son « dancing », comme sa boutique d’an tiquités. Ce pullulement très anormal contenait en lui-même déjà un germe de ruine et do mort. Pour emplir ces innombrables salles, il fal^ lait que le goût, la manie de la danse eût atteint toutes les couches, comme on dit, de la popula tion, les viqux et les jeunes, les riches et les pau vres, les sages et les fous. Or, tout ce qui est affaire d’engouement et de mode est, par essence; destiné à ne pas durer. On peut même dire que plus la vogue parait irrésistible et plus le détachement du public est certain de suivre à bref délai. Le moment où tout le monde, jusqu’à ceux qui s’étaient montrés les plus réfractaires, se mettait à danser n’était pas éloigné forcément de celui où personne ne vou drait plus danser du tout. Seul, un rajeunissement quasi incessant de ces divertissements chorégraphiques aurait pu, à-la rigueur, en prolonger l’existence. Mais, il faut bien l’avouer, rien n’était moins varié, ni au fond moins divertissant. Le pouvoir d'invention de nos maîtres à danser apparaissait bien mince. Songez que le « tango » datait déjà, c’est le cas de le dire, d’avant la guerre. La guerre a duré, bien long temps. Elle finit et l’on nous sert quoi? Encore le « tango ». C’est tout au plus si, de temps à autre, quelque nouveauté, d'ailleurs bien timide, nous était présentée : une .« echot-tish ». venue d’Es?...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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