Extrait du journal

Il est probable que la discussion sur r la loi du Sénat viendra aujourd'hui même, conformément à la décision prise par l'Assemblée au moment des vacances du carnaval; la discussion n'est que probable, la commission des Trente qui doit se réunir avant la séance ayant, diton, manifesté l'intention de demander l'ajournement à demain pour «terminer l'examen d'un'certain nombre d'amendements. Quoi qu'il en soit, les décisions de la commission n'ont plus guère d'influencé sur celles de l'Assemblée, et il est surtout intéressant de connaître les opinions des divers groupes de la majorité constitutionnelle le centre gauche, qui forme le noyau de cette majorité, s'est prononcé à l'unanimité pour le sénat de M. Dufaure c'est-àdire pour une assemblée élue au suffrage universel direct dans les catégories d'éligibles; les deux autres groupes de la gauche se bornent jusqu'ici à déclarer qu'ils maintiendront à tout prix le principe électif, ce qui permet de prévoir leur adhésion à là formule du centre gauche. Les membres les plus libéraux du centre droit sont disposés à accorder un certain nombre de nominations au président de la république, mais la gauche ne désespère pas de les faire revenir d'un système condamné par le caractère général d'une constitution déjà votée en principe. Le reste du centre droit déclare s'en tenir au projet de M. Fournier, déjà discuté dans la dernière séance de la commission des Trente; mais ce groupe parlementaire n'a guère plus de vie propre, et il semble même qu'il ait cessé de se réunir. Il est donc assez vraisemblable qu'il se divisera dans les divers scrutins. Il en serait de même pour la droite modérée, dont une partie suivrait le centre droit le moins libéral, l'autre partie allant à l'extrême droite pour tout repousser ou, suivant certains bruits, pour ne prendre part à aucun vote. Quant au gouvernement, certains journaux le représentent comme décidé à intervenir pour demander l'attribution d'un certain nombre de nominati *ns au chef de l'Etat, comme; aussi l'institution de certains sénateurs de droit. Les nouvellistes dont nous parlons oublient que le cabinet a donné sa démission après un échec constitutionnel dont il n'a même plus le droit de risquer une seconde édition....