PRÉCÉDENT

Le Temps, 13 juin 1863

SUIVANT

URL invalide

Le Temps
13 juin 1863


Extrait du journal

— il n’en vaut guère mieux, répliqua la bonne; on aura de la chance s’il en revient. René, sans rien ajouter, mais prenant sa ré solution d’en finir* entra avec vivacité. Il monta l’escalier en retenant le bruit de ses p..s, et remarqua le soin qu’on avait eu de mettre des tapis sur-les marches, afin. d’a mortir le bruit. Il arriva devant la porte de la chambre de Georges, sans rencontrer per sonne; et là, seulement, il se demanda s’il était raisonnable d’entrer dans, cette chambre. 11 régnait, dans toute la maison, un silence terrifiant. Ge sileuce produisit sur René l’effet d’un manteau de plomb appliqué sur ces épaules. Cet écrasement moral lui pesa si' cruellement, qu’afin d’y échapper, et sans calculer davantage, il se résolut à entrer dans la chambre de Georges, certain du moins d’y trouver quelqu’un. La porte s’ouvrit lentement, sans bruit. On avait graissé les ferrures. Décidément la mai son de Restaut parut vouée au. silence de la tombe ; René en eut le frisson. Il fit deux pas dans la chambre, et n’alla pas plus loin. Ce qu’il vit le cloua sur place. La chambre de Georges était une chambrette de collégien. Une petite table à écrire, une petite bibliothèque. Trois chaises de paille, une malle pour serrer le linge; des patères pour les habits. La couchette, qui paraissait avoir servi la veille dans le dortoir de la pen sion, était un petit lit de fer étroit, fort bas ; tout blanc sous des rideaux de calicot, blancs aussi. • Le pauvre enfant était là, dans œ lit d’en fant. Sa tête blémie, aux lèvres violettes, aux traits tirés, parut à René une tête de cire jaune. Les cheveux effarouchés, ébouriffés en boucles désordonnées, avaient encore la ter reur du combat, jusqu’à la racine. Les yeux, rentrés sous l’arcade sourcillière, étaient fer més comme par la mort. Les mains étaient inertes, jetées en dehors de la couverture, dont le linge montrait...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

En savoir plus
Données de classification
  • restaut
  • guéroult
  • geor
  • fouché-lepelletier
  • de bismark
  • lebidois
  • breslau
  • andré lavertujon
  • piélri
  • janicot
  • rené
  • russie
  • france
  • londres
  • grèce
  • paris
  • berlin
  • angleterre
  • brunow
  • bavière
  • banque de france
  • crédit foncier
  • parlement
  • chambre des communes
  • j m.
  • russell
  • chambre communication
  • assemblée nationale
  • faculté de droit
  • bei