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Le Temps, 13 juin 1911

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Le Temps
13 juin 1911


Extrait du journal

exercice à Davos, et Hugh s’était fait admettre au club local « les Olympiens ». Ainsi le voulut Edith, qui travaillée par la double terreur de voir sa santé ou sa belle humeur compromises sous la tension prolongée d’une si terrible an goisse, avait insisté jusqu’à ce qu’elle obtînt de lui qu’il la quittât plusieurs heures par jour pour se livrer à un sport où il excellait. A peine arrivés, Peggy et ses enfants vou lurent aussi concourir et Edith les engagea vivement à le faire. Le jury du club était assez sévère, exigeant des candidats une réelle maî trise. Pour Jim et Daisy, qui volaient sur la glace comme des oiseaux, l’admission ne pou vait . être douteuse. Elle était moins certaine en ce qui concernait lady Rye. Aujourd’hui aurait lieu le concours et Edith devait y assis ter. Elle partagerait le luncheon de la bande joyeuse, assisterait pour la première fois aux ébats des patineurs; elle compterait de nou veau au nombre des vivants. Ce matin même, elle et le docteur s’étaient entretenus sérieu sement. Il s’avouait surpris, émerveillé de la rapidité de la cure. Si fier et si content, que c’est à peine s’il consentait à voir un point noir à l’horizon : le cœur de la convalescente, qui semblait vouloir se tenir en dehors de l’amé lioration générale. L’air de Davos, si admirable, si miraculeux pour un organe, était trop éner gique pour l’autre. Aussitôt que les désordres de la respiration seraient réparés, il faudrait descendre un peu, dit-il, chercher une altitude moins stimulante pour le fonctionnement du cœur. Tandis qu’ils devisaient ainsi, Peggy s’exer çait, fiévreuse, à faire des figures sur la glace, en préparation pour le grand moment, et Hugh, assis à l’écart, loin de l’œil pénétrant de sa femme et du regard perçant de Peggy, s’aban donnait librement à l’extase de son. âme. En leur laissant voir l’étendue de sa joie, il eût craint de leur laisser deviner la profondeur de son découragement passé. Sans qu’Edith prît la peine d’exprimer ses vœux, il les connaissait. Il savait que sa suprême crainte était de Fattrister, son désir de tous les instants, de le voir jeune, gai, naturel, sans souci; il avait donc fait effort pour demeurer en apparence tel qu’elle voulait qu’il fût, et nul autre que lui n’eût pu dire ce qu’un tel effort lui avait coûté. 11 lui semblait parfois impossible qu’elle, si fine, pût se prendre à la comédie qu’il jouait. Et voici qu’aujoOTtt’baij.pour la première fois...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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