Extrait du journal
également déconcerté les acteurs et le public. L’adaptateur avait tenté cette fois l’impossible gageure de conserver un certain genre de comi que en lui enlevant ses moyens nécessaires d’ex pression. i La cause de cette erreur est sans doute le gros succès que M. Ordonneau avait obtenu avec une autre imitation du théâtre anglais, la Mar raine de Charley. Mais il y avait ici une idée comique, pas trop éloignée de nos habitudes théâtrales. Le sujet du Bon Pasteur, au contrai re, n’est qu’incohérence et extravagance. L’analyse en serait longue et sans intérêt. Il suffira de vous dire, pour indiquer; la note an glaise, que les trois principaux personnages de la pièce sont trois pasteurs, trois révérends, deux vrais et un faux, le faux étant pris pour un vrai, naturellement, et que tout un essaim de misses met dans le quiproquo fondamental de tout vaudeville, même anglais, un gazouillis virginal et un bruissement de jupes, à la fois risqués et chastes, qui sont encore un genre d’effets cher à nos voisins. Je ne vois guère non plus chez nous le modèle de ce commissaire de police qui, par suite d’une insolation, éprouve annuellement un accès de folie, à jour fixe, tous les 14 juillet. Il se prend alors pour un chef de sauvages et va sagement s’enfermer dans , une maison de santé, en attendant que la crise soit passée. Ce prétendu commissaire français est plutôt un fonctionnaire, retour des Indes, de Her gracious Majesty. La troupe de Cluny s’est efforcée d’échauffer avec son entrain habituel une œuvre foncière ment froide, mais il n’y a guère à citer cette fois que le faux pasteur, M. Victor Henry, qui possède un genre dë comique tout personnel : un mélange de frénésie et de flegme à brusques alternances. S’il est, au contraire du Bon Pasteur, une œuvre essentiellement française et parisienne, c’est bien le Coup de fouet, qui vient, lui, de remporter le plus franc succès au théâtre des Nouveau tée. Il y a, certes, d’autres éléments, et même de qualité supérieure, dans le génie de la France et de Paris, que le genre d’esprit auquel la pièce de MM. Maurice Hennequin et Georges Duval doit son triomphe. Mais enfin nous revenons avec eux à i’un des sujets favoris de notre vau deville, un genre fort moral, s’il n’est pas très relevé. Oui moral, car enfin que nous montre-t-il le plus souvent? Le vice — vanité de Berrichon ou galanterie de Célimare — puni par le ridicule. Un de ses sujets favoris consiste,à mettre en scène un mari qui veut trompe’r sa femme et qui n’y réussit pas. MM. Hennequin et Duval ont repris ce thème éprouvé, mais en l’arran geant de manière personnelle. D’abord, au lieu d’un màri, ils nous en pré sentent deux. Puis, ils accommodent ces deux maris à ue® sauce dont les ingrédients.— trans formés et reconnaissables, ce qui est un double...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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