Extrait du journal

,'Bu point de vue juridique le débat ne présentait plus qu'un intérêt doctrinal, car les théories, si elles gardent toute Heur valeur morale, se trouvent depuis longtemps dépassées-par les événements. On est bien obligé, de compter avec 'ceux-ci, puisque la politique n'est pas autre chose que l'art des possibilités. L'initiative, prise par. lord Halifax en portant à l'ordre du jour de la présente session l'examen des conséquences découlant de la situation, présente en Ethiopie était d'autant plus courageuse que l'Angleterre s'était engagee le plus résolument dans l'opposition à l'action militaire de l'Italie en Abyssinie et dans la politique des sanctions financières et économiques appliquées à là puissance fasciste. Lord Halifax a insisté sur le fait qu'il n'était nullement dans l'intention de son gouvernement de suggérer que le conseil de la Société des nations autorise maintenant ce qu'il a formellement condamné; il . n'a même pas voulu discuter la distinction à faire entre la reconnaissance de facto ou de jure, mais il a exprimé l'avis que les diverses résolutions..,votées au cours du conflit italo-éthiopien ne. : peuvent constituer .une obligation empêchant les Etats sociétaires dé reconnaitre 'L'état de choses nouveau en Ethiopie avant qu'une décision unanime ait été prise. Sa thèse fut que les faits sont tels que les Etats membres des la Ligue peuvent, sans déloyauté, prendre librement leur décision au moment qui leur ,semble le plus opportun....