Extrait du journal

bien découplé qui avait le regard fier et paraissait avoir une trentaine d’années. — Que me veux-tu 1 dit le roi, parle, je t’écoute. — Je sais que vous et vos gens vous ne pouvez pas vous tirer d’ici... Eh bien, moi |e nie suis mis en tête de vous en faire sortir, parce, que. je vous aime.. — Et pourquoi m’aimes-tu ? — Parce que vous êtes un brave soldat, toujours le premier au feu, et ne vous ménageant point, ce qui m’a donné l’idée que vous seriez un bon roi, doux au pau vre peuple. — Bien pensé ! mon garçon, mais par quel moyen prétends-tu me faire sortir d’ici?... Ah! tu saisi pas seul! Tous avec moi, ou je reste avec eux. — Yoilà qui est parler en roi et ça me prouve que je ne me suis pas trompé en venant ici. — Tu crois donc que tu peux nous tirer tous ensemble de ce bois maudit ? — C’est bien ainsi que je l’entends. — Alors, vite... Par où? — Par la rivière. — ÎJne rivière si largé et si profonde que personne ne la pourrait passer... Tu perds la tête !... — La tête tient sur mes épaules... Et il y a même de bons yeux à cette tête pour vous servir... Et le gué de cette rivière, est-ce qu’il est fait pour les chèvres et les moutons seulement?... — H y à donc un gué à cette rivière et tu connais ce gué? — Pardieu ! si je ne le connaissais pas pourquoi serais-je ici ? ’ Henri IY faillit embrasser le paysan. — Et tu vas nous y conduire ? — Dès que vous voudrez. Il est bon même de n’en tenter le passage que la nuit. On fait moins bonne garde aux en virons; — Est-ce qu’il y a aussi des ennemis de l’autre côté? •— Oui, derrière un petit bois qui vous les cache... mais pas comme ici... une troupe quasiment le double de la vôtre. — Ce n’est rien, on lui passera sur le ventre. — C’est ce que je me suis dit. — Vite, faites lever le camp ! cria le roi. Alors se ravisant et de la main touchant le bras de celui qui s’offrait pour guide : — Tu dis vrai au moins? Ce n’est pas...