Extrait du journal

"!6û' annonce de Versailles qu'il n'est pas exact que des travaux se fassent au Palais-Bourbon pour la rentrée do l'Assemblée à Paris, et à l'Elysée pour la résidence dé M. Thiers, mais en ajoutant que l'ancienne salle des séances du Corps législatif est prête depuis le mois d'octobre dernier, et que tout y est disposé pour 764 places. On nous assure enmême temps que le gouvernement estdécidé à ne prendre aucune initiative au sujet du déplacement de la représentation nationale, et qu'il entend laisser à cette dernière la pleine et entière liberté~ ses décisions.Ces nouvelles qui viennent, suivant toute apparence, de source officieuse, iridiquent suffisamment, par la forme même de leur rédaction, quel est le fond de la pensée, d'ailleurs bien connue, du président de la république et de ses collaborateurs plus que personne ils_ soutirent du désarroi dans lequel l'adminisMon se trouve jetée par Vèparpillenient de ses organes essentiels entre Paris et Versailles; plus que personne ils sentent la nécessité, tant au point de vue politique que dans l'intérêt de la rapide expédition des affaires, d'un prompt retour àParis; mais ils ne veulent pas, comme on dit, attacher le grelot, de peur d'éveiller des susceptibilités en ayant l'air de chercher à s'imposer à la Chambre. Nous comprenons ces scrupules, mais nous croyons qu'ils sont désormais hors de saison, et que le gouvernement ferait mieux d'aller hardiment de l'avant. S'il faut en juger par tout ce qu'on entend dire, la, volonté de rester à Versailles, jadis si énergiquement manifestée par la majorité serait aujourd'hui singulièrement ébranlée, et peutêtre n'y aurait-il pas un grand effort à faire pour la convertir tout à fait. Dans tous les cas, peu importe que l'initiative sur cette question du retour soit prise par le gouvernement lui-même oubienqu'elle émanedemembresdel Assemblée ce qui est certain, c est qu'une proposition sera faite dans ce sens dès la rentrée en séance et, ce qui n'est pas moins certain,'c'est que, quand ellesera débattue, le président et ses ministres ne pourront garder la neutralité et seront obligés de venir développer à la tribune les raisons nombreuses et décisives qui leur font souhaiter, comme à tous les esprits sensés et pratiques, que Paris redevienne la capitale politique...