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Le Temps, 16 août 1875

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Le Temps
16 août 1875


Extrait du journal

Le Journal officiel a publié ce matin in extenso le discours prononcé par M. le duc de Broglie à la distribution des prix du collége communal de Bernay et x dont nous avions reproduit hier les passages les plus importants. Nous ne voyons aucun inconvénient à cet hom ̃ mage rendu à l'un de ses prédécesseurs par M. le vice-président du conseil dans le journal soumis à sa haute direction. Le discours de M. de Broglie est purement académique et parfaitement innocent. Il ne touche à aucune question actuelle, il n'a pas de date, il aurait pu aussi bien être prononcé en 1845 ou en 1865, et paraître au Journal officiel en 1885. Son insignifiance était peut-être un titre à la faveur de M. Buffet, et il est possible qu'elle ait motivé la préséance accordée au discours de.Bernay sur le discours de M. le préfet de la Seine à la distribution des prix du lycée Louis-le-Grand. On attend toujours l'insertion au Journal officiel du discours de M. Ferdinand Duval. Quant à celui qu'a prononcé à Henri IV M. le sous-secrétai:e d'Etat au ministère de la justice, le Moniteur universel nous apprend à la fois que les colonnes de la feuille officielle lui sont interdites, et quels sont les motifs de cette interdiction. M. Bardoux, on se le rappelle, avait dit que la loi sur la liberté de l'enseignement supérieur a porté une grave atteinte au haut enseignement de l'Etat. Le Moniteur universel annonce que la publication officielle d'un discours contenant cette critique de la loi nouvelle « serait de nature à provoquer de légitimes susceptibilités » et à compliquer la situation du ministère vis-àvis de la Chambre. Si tel est le motif qui a guidé M. le vice-président du conseil, M. Buffet croit l'Assemblée bien susceptible. Les paroles prononcées par M. Bardoux n'étaient pas même une critique de la loi nouvelle. Elles ne font que constater un fait dont l'existence est universellement reconnue, et un, fait intentionnel, car une grande partie des membres qui ont voté la liberté de l'enseignement supérieur avaient pour but avoué de porter atteinte à l'enseignement universitaire. S'il faut en croire une correspondance que nous lisions hier dans une feuille étrangère, le discours- de M. Ferdinand Duval aurait également troublé M. Buffet. Le viceprésident du conseil aurait reproché au préfet de la Seine d'avoir trop fait l'éloge de l'Université de France et de la ville de Paris, et il aurait blâmé M. Ferdinand Duval d'avoir, au moins indirectement, protesté contre la loi sur la lihertédel'enseignementsupérieur.Enfin, d'aprèsle même correspondant, M.Bufiet ne consentirait à publier officiellement que des éditions expurgées des deux discours, et M. Ferdinand Duval, ainsi que M. Bardoux, se refuseraient à faire des suppressions. Nous avions passé ces renseignements sous silence, mais la note du Moniteur universel les confirme en substance -quant au discours de M. Bardoux, et si le discours de M. le préfet de la Seine n'est pas reproduit intégralement par le Journal officiel, la confirmation sera complète....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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