Extrait du journal
pas inutiles pourdéterminer le caractère delà sous cription ouverte parla presse républicaine. Chacun sait que des sommes considérables font recueillies ailleurs, aussi bien à titre charitable qu’à titre de protestation contre l’administration des bureaux de bienfaisance officiels. On a exhorté une partie de la population à se détourner de l’Assistance publique pour donner directement l’aumône aux pauvres de son choix. Nous pensons, nous, que l’Assistance publique, qui remplit son office non pas au nom de quelques-uns, mais au nom de tous, est mieux placée que n’importe quel comité pour distribuer équitablement, avec ordre et mé thode, les fonds dont elle dispose. Son impartia lité n’est pas douteuse ; l’Assistance publique ne représente pas un parti; son drapeau n’a pas de cravate ; elle est la délégation naturelle de toute la cité. Il n’est pas à craindre sans doute que cette diversion amoindrisse ses ressources. Les circonstances sont telles que chacun donne des deux mains; mais le plus sûr est de venir tout de suite en aide aux bureaux de bienfaisance, com me s’ils étaient effectivement menacés dans leurs receties habituelles. Ce n’est pas nous qui avons créé des catégories ; mais malheureusement, puis que chaque parti ti-nt à avoir sa bourse, tâchons que la nô re soit bien remplie : c’est celle qui doit satisfaire aux besoins du plus grand nombre, à toute cette clientèle que la Ville recueille sans distinction d’opinion, et à qui elle ne demande que la preuve de son dénuement. Une autre considération ne doit pas être per due de vue. Si équitablement que les bureaux de bienfaisance répartissent leurs secours, les ar rondissements n’ont pas entre eux une situation égale. Ceux-là où les pauvres sont le plus nom breux ne sont pas nécessairement ceux où les quêtes rapportent davantage et où, par consé quent, les aumônes soient en proportion des be soins à secourir; loin de là. Un de nos confrères a cité à ce propos des chiffres caractéristiques. Ti-lle famille, dans le 9° arrondissement, touche près de 140 francs ; telle autre, de condition semblable, ne reçoit dans le 20° qu’un peu moins de 19 francs; on voit la disproportion. La sous cription de la presse républicaine aura pour effet de remédier, dans la mesure du po-sible, à ces inégalités. Elle servira à créer un fonds commun pour les quartiers pauvres dont l’administrai ion de l’Assistance publique disposera. Ces sommes seront réparties dans les rûêmes conditions que le crédit voté par le conseil municipal, c’est-à-dire qu’elles seront distribuées entre tous les bureaux de bienfaisance, mais en raison inverse des res sources de chacun. En d’autres termes, les bu reaux riches toucheront moins sur ce fonds que ceux qui ont à supporter des charges souvent au-dessus de leurs moyens. L’initiative à laquelle nous nous associons est ainsi à la fois généreuse et pratique : elle n’empêchera pas nos lecteurs de verser leur offrande, comme par le passé, à leur propre bureau; elle leur donnera en outre la faculté d’étendre leur charité au delà même des limites de leur quartier et la certitude que ces dons seront loyalement répartis....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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