Extrait du journal

Le gouvernement espagnol est peut-être sorti de l'ère des dangers, mais il est en plein dans celle des difficultés; non plus cette fois avec une puissance étrangère, ni avec, les insurgés cubains, mais avec les éléments les plus passionnés en Espagne même et à la Havane. Le germe de l'autonomie, qui donnait si peu d'espérance, fait mine de s'implanter à Cuba. Les insurgés ne progressent plus, et, aux yeux du monde civilisé, ils déshonorent leur cause par des exécutions sommaires, naguère celle du colonel Ruiz, et hier encore celle du commandant de Santiago de Vegas, attiré par les insurgés dans un véritable guet-apens. Le gouvernement des Etats-Unis, maintenu par l'attitude à la fois ferme et conciliante du cabinet Sagasta, ne s'est pas décidé à prendre parti, malgré la pression des émigrés révolutionnaires et la ligue des Américains ayant des intérêts à Cuba avec la junte insurgée....