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Le Temps, 17 décembre 1875

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Le Temps
17 décembre 1875


Extrait du journal

L'hésitation qui s'était manifestée dans le scrutin de mardi a disparu hier; le mouvement a repris son énergie, et dix-huit noms sont sortis de l'urne; encore un effort, et la liste tout entière des candidats des gauches sera devenue la liste, des sénateurs inamovibles. Peut-être est-on arrivé à l'un de ces moments où les esprits prévoyants et pondérés commencent à trouver qu'on se ferait honneur en montrant quelque générosité. Si le scrutin d'aujourd'hui accordait une cer• taine part à des adversaires, qui ne l'ont pas mérité sans doute puisque c'est uniquement de l'excès de leur exclusivisme qu'est sortie la situation actuelle; si l'on se préoccupait un peu de donner quelque satisfaction aux amitiés et aux sympathies du président de la république, les choses n'en iraient peut-être pas plus rryaï. Ce ne sont pas des conseils que no;aS donnons il faudrait pour cela être, au milieu de la lutte et en connaîtra avec'détail toutes les conditions ;_c'e& plutôt un vœu que nous ̃• formulons. La victoire des gauches est juste no'as souhaiterions qu'elle ne prît pas Un caractère de pure représaille. Nous ne déguiserons pas d'ailleurs que ces réflexions nous sont principalement suggérées par la lettre de M. le marquis de Franclieu au journal l'Univers. M. de Franclieu a une façon d'être conservateur qui n'est certes pas la nôtre. Les « voies providentielles telles qu'il les comprend sont semées de ruines, et il ne parle que d'anéantir et de détruire tout ce qu'il croit avoir été marqué par « le doigt de Dieu ». Il est en outre animé d'une haine intense contre ceux qu'il appelle des «intermédiaiïes » soit sur le terrain religieux, soit sur le terrain politique, justifiant ainsi l'aphorisme odium' finitimorum pessitnum; mais le justifiant au delà du raisonnable. Ruiner les catholiques libéraux au nom de l'ultramontanisme, anéantir les monarchistes constitutionnels au nom de la royauté de droit divin, telles sont les maximes de M. de Franclieu. Nous ne nous faisons pas d'illusion sur cet allié de circonstance, et nous savons bien que ce n'est pas avec les idées qu'il défend qu'on peut fonder le gouvernement de conciliation, de tolérance et de paix dont la France a besoin...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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