Extrait du journal

Nous publions, plus loin, le compte rendu du congrès de la fédération des ouvriers^ mou leurs, congrès auquel les syndicats adhérents, au nombre de- cinquante-six, étaient représentes. U semblerait, d’après les lois de la logique, que des ouvriers mouleurs doivent surtout s’oc cuper de leurs intérêts corporatifs. Les ouvriers syndiqués n'ont plus de ces préoccupations mesquines. Ils ne s’assemblent entre spécialis tes que pour • remuer des idées générales. Et quelles idées ! Le congrès des mouleurs a parti culièrement discuté sur L’antimilitarisme. Et en suivant les débats de ce singulier congrès, on •peut s’apercevoir des ravages causés dans cer tains esprits simplistes par les théories de M. Gustave Hervé. Lorsque les tribunaux infligèrent à ce propa gandiste néfaste une sévère condamnation, ce ne fut qu’un cri dans la presse socialiste : « On proscrit la pensée! La liberté d’écrire et de par ler n’existe plus! » Et nous nous souvenons que l’avocat général avait par avance réfuté cette interprétation en établissant que la propa gande antipatriotique était non pas l’expression d’une idée, mais constituait un acte, et un acte dangereux pour l’existence de la patrie. Le congrès des ouvriers mouleurs vient à point démontrer combien était exacte la thèse de l’a vocat général. . . , _ ;• A propos de l'antimilitarisme, ce congrès a en effet décidé de « proscrire les seuls discours et de pénétrer sur le terrain des réalisations j>ratiques».il a tenu parole,et a fondé une caisse spéciale grâce à laquelle chaque syndicat pourra conserver des relations avec les cama rades antimilitaristes de passage au régiment. Les congressistes savent que rien n’attache mieux les hommes aux idées que l’intérêt; quel...