Extrait du journal

Dix mille « volontaires » italiens ayant combattu pendant dix-huit mois en Espagne dans le camp du général Franco ont été embarqués hier à Cadix pour rentrer én Italie. Ainsi se trouve réalisé le premier retrait « substantiel » prévu par le plan adopté à l'unanimité par le comité de Londres en vue de faire enfin de la politique de non-intervention unie réalité, en restituant à la guerre civilé qui sévit depuis plus de deux ans de l'autre côté des Pyrénées le caractère d'un conflit intérieur espagnol, qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Comme le gouvernement de Barcelone a déjà décidé spontanément de rapatrier les « volontaires » qui ont combattu dans les rangs des républicains, il ne devrait plus y avoir en fait d'obstacle à la mise en oeuvre du plan britannique. On sait tout ce que l'on peut raisonnablement attendre, du point de vue international comme du point de vue strictement espagnol, d'un règlement écartant définitivement la menace que cette guerre civile a fait peser si lourdement sur la paix de l'Europe. La méthode employée à la conférence de Munich pour résoudre, à la onzième heure, la crise germano-tchécoslovaque se révélerait insuffisante pour créer un (équilibre politique nouveau si la crise espagnole ne devait pas être résolue, elle aussi,, à [plus ou moins bref délai,, dans un véritable esprit européen. C'est au règlement de-la question espagnole, on le sait, que demeure subordonnée la mise en vigueur de l'accord italobritannique,. lequel peut constituer, s'il est complété par un accord analogue francoitalien, le point de départ d'une coopération permanente, pour le bien général, des deux grandes puissances démocratiques et des deux grandes puissances autoritaires....