Extrait du journal
La réunion privée d'hier soir à Belleville a offert un spectacle répugnant. On se rappelle. que, dàns.la réunion .précédente, .M.. Gambetta avait donné rendez-vous hier à ses commettants pour leur exposer la seconde partie de son programme politique. Malheureusement, il se .trouvait dans la foule une minorité nombreuse qui voulait étouffer la voix de l'orateur. Par ses cris et sa violence, cette minorité est parvenue à ses fins. M. Gambetta, après vingt minutes '•d'efforts inutiles, a dû renoncer à parler. Ainsi, grâce à l'intolérance et à la violence d'une fraction des électeurs, le président de la Chambre, dont la parole est partout ailleurs attendue avec impatience, n'a pas même pu se faire entendre dans l'arrondissement qui l'a élu. En Angleterre, le conflit qu'on redoutait entre les deux Chambres a disparu en deux jours. Lundi, la Chambre des communes, sur la proposition de M. Gladstone, avait accepté quelques-uns des amendements de la Chambre des -lords au bill agraire irlandais. Mardi, la 'Chambre des lords, au lieu de rétablir une; troisième fois, comme on le craignait, ses: Vautres amendements repoussés par les Communes, et de créer par là le conflit, a voté sans modifications le projet adopté par la Chambre des communes. Elle s'est contentée de "là" demi- satisfaction' que lui avait donnée :la seconde Chambre. L'esprit de conciliations été le même des deux côtés. On a vu hier que lundi, dans la Chambre des communes, -M. •"Gladstone avait parléetlaglatfec la plus grande > réserve, se refusant à toute déclaration générale, examinant un à un les amendements de la Chambre des lords, et proposant d'accepter tous ceux qui n'étaient pas en contradiction manifeste avec_l'esprit du projet de loi. La Chambre des communes avait suivi dans cette Ivoie le premier ministère. La Chambre des lords ;n'a pas été moins sage. Ce bill agraire, qui déiplaît profondément à la Chambre haute, et ;qu'elle avait accepté en principe, par nécessité apolitique seulement, il a suffi que la seconde 'Chambre y admît quelques atténuations pour que-les lords en votassent toutes les clauses. De 'leur part, il est vrai, cette acceptation n'est pas (seulement inspirée par l'esprit de conciliation telle est aussi le résultat d'un calcul. Le parti 'conservateur a craint de s'exposer à une défaite électorale, si, par son intransigeance, il 'accentuait le conflit et rendait nécessaire une dissolution. Mais ce calcul est aussi un acte de...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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