Extrait du journal
Si l’on figurait sur un « graphique » le déroulement des évé nements de ces six derniers mois, tout observateip d’esprit sagace reconnaîtrait que la « courbe » en fut satisfaisante. Sans doute peut-on passer pour un « optimiste béat » quand on adopte cette conclusion; mais un effort de réflexion objective enlève à une telle critique toute valeur profonde. La satisfaction du Français récapitulant les faits qui se sont produits depuis la catastrophe de juin vient d’avoir évité tous les périls publics que la défaite pouvait donner à craindre. Des étrangers euxmêmes, qui considèrent la France d’un regard « neutre », se sont étçnnés de la voir conserver son sang-froid et sa raison à travers toutes le,s épreuves qu’elle vient de subir. Ce calme serait de l’apathie s’il ne s’accompagnait de la volonté dignement exprimée de réparer diligemment tous les ravages causés aux choses et aux gens par nos revers. Déjà, comme on l’a vu dans l’exposé des travaux pour la réorgani sation des transports, d’importants résultats ont été obtenus — et toute l’activité publique se voue à des efforts d égale utilité. La France est partout décidée à entreprendre avec ardeur et constance les œuvres dont la «réalisation la rétablira pacifique ment dans ses droits et dans son aisance de pays aux nom breuses ressources. Il n’est pas contestable que ces avantages temporels, notre pays les doit au caractère de sa race que l’infortune n a jamais abattue — et dont on a même pu dire qu’elle était plus apte, dans le malheur, à réparer ses fautes qu’à profiter de ses victoires. Mais on-ne saurait contester non plus que la France, aux. heures extrêmes du danger, a eu le privilège de rencontrer le chef qu’il fallait pour conjurer des dangers pires. Le maréchal Pétain, pat son glorieux passé, par ses vertus civiques, par son jugement clairvoyant, était précisément 1 « homme » dont beaucoup de Français attendaient le salut, même avant la présente guerre, au cours notamment des événements de ces dernières années qui indiquaient assez que nous laissions se perdre peu à peu le plus précieux des forces de la nation. Le maréchal Pétain ayant accepté de se consacrer au relè vement moral et à la restauration matérielle du pays, il n était pour tous les bons citoyens que de se rassembler derrière ce guide sûr et prestigieux. C’ei ce qu’ils ont fait, c est ce que nous faisons depuis les six mois de la dure épreuve, c est ce qu’il nous faut absolument continuer à faire, — car la France n’est pas encore complètement relevée, et elle n est pas encore au. bout de ses. épreuves, Pour^ousjégénérer et, nous permettre de rétablir chez nous une civilisation intelligente, il nous faut suivre l’exemple moral de celui qui, ayant su être un grand soldat dans la victoire, sait être, dans la défaite, un grand citoyen. Il nous suffit de voir en lui le chef sans ambitions personnelles, au désintéressement, à l’abnégation stoïques, pour que lui soit remis en toute confiance le soin de gouverner la nation. Mais s’il fallait d’autres mobiles à notre résolution de l’entendre et de l’approuver, la sage modération de ses vues générales nous les fournirait, cette modération se complétant par une énergie que rien ne peut affaiblir quand le moment d’agir est venu. Au surplus, les problèmes que se propose de résoudre le maréchal Pétain sont divers et nombreux; avec son gouver nement, il les étudie selon la méthode qu’enseigne l’expérience politique, ainsi que l’indique le projet de constitution d’une assemblée consultative par le moyen de laquelle gouvernement et nation communiqueront plus aisément....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - tardieu
- léon bérard
- lloyd george
- sobo
- donovan
- molotov
- hitler
- sobolev
- baldomir
- edmond delage
- france
- sofia
- angleterre
- londres
- vistule
- berlin
- bulgarie
- naples
- italie
- lyon
- secours national
- la république
- r. a.