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Le Temps, 18 juillet 1883

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Le Temps
18 juillet 1883


Extrait du journal

Le débat sur les conventions passées par le ministre des travaux publics avec les grandes Compagnies de chemins de fer a commencé, hier, à la Chambre des députés. Trois oratèurs, dans cette première séance, ont pris part à la discussion générale. M. Sourigues n'admet point que l'Etat donne à forfait et de gré à gré aux Compagnies de chemins de fer un ensemble de travaux à exécuter que l'orateur évalue à 2 milliards 1/2. M. Loubet, au contraire, estime que la solution actuelle permettait seule d'éviter le rachat; si le rachat était nécessaire pour exécuter le troisième réseau, il fallait l'exécuter malgré tous les inconvénients qu'il comporte; mais tel n'est pas le cas, les conventions fournissent à l'Etat les moyens d'accomplir toutes les réformes réclamées par l'opinion publique. M. Madier de Montjau a apporté une note nouvelle dans le débat; il n'a qu'un maigre souci' des questions économiques et financières, et d'une nature très positive, soulevées par les conventions; son horreur des monopoles, fussent-ils démontrés utiles ou même indispensables à la chose publique, lui fait condamner sévèrement les projets du ministre des travaux publics. Pour l'honorable orateur, les conventions au bas desquelles M. Raynal n'a point craint d'apposer sa signature sont le simple triomphe de « la ploutocratie », et elles ont pour unique effet de « mener la démocratie à l'abattoir ». Sur ce funèbre pronostic, la discussion a été renvoyée au lendemain. L'adversaire des grandes Compagnies venait de descendre de la tribune, quand le président de la Chambre a donné la parole à M. Francis Charmes pour poser une question au ministre des affaires étrangères sur les faits qui, suivant les déclarations faites à la Chambre des communes par le chef du cabinet britannique, se seraient passés à Tamatave. Nous reproduisons plus loin le texte sténographique de la réponse du ministre des affaires étrangères. On sait que les informations que M. Gladstone a, peut-être un peu prématurément portées au Parlement anglais reposent sur les nouvelles apportées à Zanzibar, où s'arrêtent les communications télégraphiques avec les parages africains de la mer des Indes, par un navire anglais venant de Maurice; on sait aussi que les renseignements les plus récents et les plus détaillés qui nous soient parvenus sur les événements de Madagascar n'ont point confirmé les faits que le chef du cabinet britannique a cru devoir livrer à la publicité; on sait aussi que les journaux de Londres eux-mêmes ont reconnu hier que les rapports des bâtiments de la marine britannique qui ont communiqué avec Tamatave ne font point mention de la prétendue violence faite au représentant de la couronne d'Angleterre....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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