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Le Temps, 18 novembre 1872

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Le Temps
18 novembre 1872


Extrait du journal

Séance fort calme hier à Versailles. Au début, un échange d'explications entre M. Destremx, député de l'Ardèche, et le ministre du commerce au sujet de l'encombrement des gares du-Midi puis le dépôt par M. Claude (des Vosges) d'une proposition tendant à proroger pendant six mois, du 31 décembre 1872 au 30 juin 1873, la franchise accordée à la rentrée des tissus de coton qui vont emprunter à l'outillage industriel de l'Alsace-Lorraine une façon complémentaire; sur la demande de l'honorable représentant,l'urgence a étédéclarée. L'Assemblée a ensuite repris la discussion de la loi sur le jury. Pendant qu'elle en discutait et votait,à travers quelques amendements, les cinq ou six premiers articles, on s'occupait dans les couloirs des nouvelles en circulation sur les grosses questions politiques en suspens. On se demandait ce que serait l'interpellation de demain, comment son auteur, le général Changarnier, entamerait la lutte, quelle attitude y prendrait le gouvernement, si et comment M. Gambetta y interviendrait, et quelle serait la teneur de l'ordre du jour motivé sur lequel on disait que venaient de s'entendre les comités du centre droit et de la droite. On parlait de la réunion tenue la veille par les députés de la droite, et dans laquelle il paraîtrait que quelques membres se seraient plaints de ce que, contrairement aux engagements pris, une partie des représenlants du centre droit avaient voté le renvoi à mardi de l'examen de la proposition Kerdrel. On se racontait l'entrevue qui avait eu lieu le matin entre M. le président de la république et le bureau du centre gauche, venu pour lui transmettre les félicitations et les témoignages de sympathie de ce groupe parlementaire à propos du Message, et l'on se faisait part du langage tenu dans cette circonstance par le président de la république. Nous donnons plus loin des détails sur ces divers incidents. Nous n'apprendrons rien à personne en disant que le Message a reçu, d'un bout à l'autre du pays, la plus chaleureuse adhésion, et qu'en dehors des feuilles vouées à la défense de la légitimité et du bonapartisme, la presse de province est à peu près unanime dans son approbation. Les journaux anglais continuent à s'occuper de ce document, mais, à part les critiques de détail, leurs nouvelles appréciations restent conformes à celles de la première heure. Il ne sera pas sans intérêt de donner un aperçu des commentaires des journaux allemands....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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