Extrait du journal

: sonnage que l’on amena devant le ma gistrat, avec les menottes aux mains. Le nom qu’il avait donné au commissaire était porté sûr la feuille de service du poste, comme pour une sorte d’écrou provisoire, en attendant que les représentants du par quet prissent possession de ce criminel. Bref, M. Haillot, après avoir un instant exa miné en silence l’homme qu’il avait en face de lui, se contenta.de le faire fouiller et de dres ser un inventaire exact de ce que contenaient ses poches. Le ticket.pris à la gare de Meudon pour Versailles quelques heures auparavant fut l’objet de son attentibn particulière.. — Ah! ah! la préméditation! dit-il seule ment — Où voyez-vous ça? demanda cyniquement le colosse. — Billet pris d’avance, répondit-il; puis, re tour à Glamart pour supprimer votre servante, avec le plan arrêté de filer ensuite et de mon ter en wagon sans être remarqué au guichet. — Eu voilà des raisonnements!. C’est idiot!... J’allais à Versailles,.quand je me suis aperçu que j’avais oublié quelque chose. Je suis re venu; j’ai trouvé le jardin envahi par un tas de gens, et je me suis battu pour défendre mon bien, voilà tout! — C’est bon! vous répéterez cela au juge. Et cet argent, d’où vous vient-il? Le chef montrait un paquet de vingt billets de banque de cent francs, deux louis d’or et quel ques pièces blanches, trouvés dans les poches du veston et du gilet. — Eh bien, c’est à moi, répondit le prison nier. — Vous avez donc des rentes? Ou bien vous exercez un métier quelconque? Quand avezvous reçu ces... deux mille soixante-deux francs? » — Je les ai pris aujourd'hui dans la caisse de mon bureau. C’est le reliquat de ma fortune. Puisque je partais en voyage, ce n’était pas la peine de laisser tout ça dans une maison dé serte. — Et votre associé, qu’est-ee qu’il a pris en partant? — Mon associé? Je ne sais pas ce que vous voulez dire. — Voyons, vous ne pouvez nier que vous ha bitiez cette maison avec un ami, nommé Geor ges... Combien a-t-il gardé pour sa part, lui, en prenant Je train?...