Extrait du journal

L'Assemblée nationale ayant pour quelque temps disparu de la scène, c'est sur les prochaines élections des conseils généraux que va maintenanf se reporter l'attention de la presse et de l'opinion. Ainsi qu'on l'a vu hier, les électeurs sont convoqués pour le 8 du mois prochain; nous ne sommes plus séparés que par trois courtes semaines du jour du scrutin. Cette nouvelle manifestation du suffrage universel est destinée à avoir une importance considérable la loi de décentralisation récemment votée par la Chambre grandit notablement le rôle des conseils généraux la plupart d'entre eux, pour ne pas dire tous, n'étaient guère sous rempjxêjjaede simples bureaux d'enregistrement àîa dis*' crétion des préfets; ils sont désormais appelés à devenir de véritables assemblées délibérantes, jouissant d'un pouvoir étendu et ayant mission de répandre parmi les populations les premiers éléments de cette vie locale, dont la prompte diffusion est si désirable, et dont l'impérieuse nécessité a été si bien: démontrée par les derniers événements. Leurs sessions seront plus longues, plus nourries, plus laborieuses, leurs mouvéments plus indépendants, leur initiative plus libre, et même quand ils se sépareront, leur influence n'en continuera pas moins à se faire sentir sur l'administration départementale, puisqu'ils laisseront derrière eux des commissions quasi permanentes investies d'attributions sérieuses et chargées de prendre des décisions en leur nom et d'exercer un contrôle vigilant sur les actes del'autorité préfectorale.Ily adonc un plus grand intérêt que jamais à ce que le suffrage populaire scrute soigneusement les titres et les aptitudes des candidats qui vont s'offrir à lui pour 1 participer aux travaux de ces assemblées il faut des hommes intelligents, éclairés, modérés, connaissant bien les affaires de leur département, capables de leur imprimer une saine etutile direction; il faut peut-être quelque chose de plus encore. De par la loi nouvelle, comme de par les précédentes, la politique proprement dite se trouve exclue des conseils généraux. Mais, dans l'état actuel des choses, vu le besoin exceptionnel d'ordre et de paix qu'éprouve le pays si cruellement meurtri et la nécessité suprêmede faire concourir tous les citoyens investis d'un mandat public, de quelque nature qu'il soit, à l'oeuvre d'apaisement et de réparation entreprise et si énergiquement poursuivie par le gouvernement de M. Thiers, il n'y a rien que de légitime à ce que le suffrage universel demande à ceux qui sollicitent sa confiance une adhésion générale à la politique présidentielle. Nous espérons que les électeurs comprendront toute -l'importance de ces considérations, et qu'ils feront leurs choix en conséquence. Les journaux et correspondances de Vienne nous ont entretenus tous ces ours-ci de l'issue des élections ordon-...