Extrait du journal

Au cours de ce laborieux dimanche, M. Laval ii'a pas failli à la mission conciliatrice qu'il avait, dès le début, assumée. Il faut reconnaître que, de son côté, M. Eden a témoigné de beaucoup de largeur dé vues. Soucieux de respecter la lettre des traités et de sauvegarder l'autorité de la Société des nations, il n'en a pas moins admis les intérêts spéciaux que l'Italie peut être appelée à faire valoir en Ethiopie. Une combinaison semble avoir été proposée, selon laquelle le négus eût été invité à réclamer l'assistance de la Société des nations pour réorganiser économiquement et. administrativement son empiré ; le conseil de la Société des nations eût-confié une sorte dê délégation à la France, à la Grande-Bretagne et à l'Italie; en fait cette dernière en eût été la véritable bénéficiaire; indépendamment de certains avantages territoriaux, elle se serait vu attribuer en Ethiopie de larges concessions minières, agricoles et ferroviaires; elle eût été admise à entretenir auprès des autorités éthiopiennes des conseillers techniques et des instructeurs militaires; bref, une voie lui eût été ouverte, de l'aveu même de l'Angleterre, pouvant assez rapidement conduire à un protectorat de fait. Seulement, gt dans le cas , où le négus eût accepté la combinaison suggérée, on eût demandé au gouvernement italien de s'abstenir de tout recours à la force....